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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 9.1924

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Nr. 3
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Pératé, André: Le retable de Thouzon (Vaucluse)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24943#0144

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dépend aujourd’hui de la commune du Thor (Vaucluse), il y avait autrefois
un village, depuis longtemps en ruine, et un prieuré dépendant de l’abbaye
de Saint-André de Villeneuve. Seules, deux chapelles, complètement dis-
tinctes et de dimensions fort inégales, subsistent encore ; l’une d’elles possé-
dait, il y a vingt-cinq ans, deux panneaux — probablement les volets d'un
triptyque — aujourd’hui devenus la propriété de M. Martin. Comme le
retable de Boulbon, ils sont peints sur bois recouvert d’une préparation et
de bandes d’étoffes sur les joints. Chaque panneau est divisé en deux com-
partiments inégaux. Sur les petits compartiments, saint Sébastien et une
sainte martyre, sans signe caractéristique ; sur les grands compartiments,
deux sujets pris dans la vie de saint André *. »

Ces deux panneaux sont en ce moment à Paris. Passés depuis peu dans
la collection marseillaise de M. le Comte de Demandolx Dedons, ils ont été
très aimablement prêtés par lui au Musée des Arts Décoratifs, où on peut les
voir installés sur des chevalets dans la petite salle gothique.

Us sont intacts, et assez bien conservés, malgré la fatigue du bois, dont
les joints se sont légèrement ouverts, faisant sauter quelques menues écailles.
Le fond d’or est usé par endroits. Ce fond d’or, encadré par une fine den-
telle fleuronnée, s’encadre dans une moulure doucement arrondie aux
angles, qu’enferme un saillant plat, rectangulaire, teinté d’un brun rougeâtre.
La hauteur des deux volets mesure im, 26, mais la largeur n’en est point
uniforme : de im,i3 pour le panneau de droite, elle est de im,oG pour celui
de gauche \

Le jeune saint et la jeune sainte qui se répondent d’un volet à l’autre sont
fort gracieux. Le saint aux cheveux châtains, à la courte barbe blonde, porte
le costume de chevalier, une tunique mauve sous un manteau de drap ver-
meil doublé de fourrure grise, des chausses noires. A une ceinture de cuir
noir, rehaussée de rosaces de métal, est suspendue par devant sa dague dans
une gaine, et sa main gauche s’appuie sur la poignée de son épée, tandis
que la droite tient une grande lance, dont la pointe perce la gorge d’un
dragon, qu’il foule de son pied droit. Il y a, semble-t-il, dans cette char-
mante figure une étrange confusion d’attributs. Car le dragon brun, à tête
cornue de diable, qui tire une langue rouge et recourbée et saigne sur les
dalles à carreaux noirs et blancs, avec ses ailes courtes, son maigre corps et
ses jambes décharnées que terminent de longues griffes, s’il semble l’apanage 1 2

1. Abbé H. Requin, L’Ecole avignonnaise de peinture, Revue de l’Art ancien et moderne,
1904, t. XVI, p. 201.

2. A l’intérieur de la moulure dorée, les compartiments du panneau de droite mesurent
respectivement om,58 et om,35 de largeur, et ceux du panneau de gauche om,52 et om,32,
sur une hauteur de 1m, 14 •
 
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