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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 9.1924

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Nr. 3
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Hautecoeur, Louis: L' auteur de la colonnade du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24943#0171

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sa manière et le deuxième Versailles de Le Vau est beaucoup plus proche de
la colonnade que du collège des Quatre-Nations. Il ne faut pas oublier que
la Colonnade, tout comme la façade occidentale du château de Versailles,
devait être couronnée de statues au droit des colonnes et que sa sobriété
ornementale a pour cause l’inachèvement de sa décoration.

c) La lettre de Boileau à Ch. Perrault : elle ne concerne que la dixième
satire où il n'est aucunement question de la colonnade. La contexte et la
lettre d’Arnauld à Ch. Perrault (Edition Gidel, IV, i53) le prouvent. La lettre
de Boileau à Arnauld montre bien que Boileau était irréductible sur la question
de Perrault architecte.

d) La publication de la colonnade dans la traduction de Vitruve. Mais
J.-F. Blondel, défenseur de Perrault, s’étonne dans Y Architecture française
(II, 60) que Claude Perrault « à qui la plupart de ses contemporains donnent
la composition de cet édifice, ne fasse lui-même aucune mention qu’il en ait
été l’auteur en en donnant les desseins dans Vitruve ».

e) Le silence de François Le Vau et François d’Orbay à l’Académie.
François Le Vau était au service de Colbert, comme le prouve la correspon-
dance publiée par Clément; D'Orbay était «officier», c’est-à-dire fonction-
naire. Pouvaient-ils protester contre les affirmations de Claude Perrault,
alors que son frère Charles était premier commis du ministre et que Claude
menaçait ses adversaires de leur faire retirer leur pension? D’ailleurs si
d’Orbay ne proteste pas à l’Académie, il proteste au dehors, comme le
prouvent les textes de Sauvai et Boileau.

En faveur de Perrault restent donc les affirmations de François Blondel et
les dessins vus par J.-F. Blondel. Faut-il donc croire que d’Orbay commit
un mensonge? faut-il croire que Perrault a escroqué sa gloire? Entre
ces assertions contradictoires nous risquerions fort de demeurer comme
l'âne de Buridan. Mais faut-il accepter l’une ou l’autre de ces thèses absolues?
Pour les uns Le Vau est seul l’auteur de la colonnade, pour les autres
Perrault a donné tous les dessins. Peut-être la vérité est-elle moins rigide. Des
documents inédits et des plans vont nous apporter sinon une certitude, du
moins des probabilités.

Nous avons essayé de démontrer à notre cours de l’École du Louvre que
dès 1667 Le Vau a travaillé à un grand projet du Louvre qu’il a présenté en
1659. Aussitôt on construit l’aile Sud et l’on commence l’aile Nord. En 1661
après l’incendie de la galerie des Rois, Le Vau reconstruit la galerie
d'Apollon et double les bâtiments sur la cour du Sphinx. En 1663 il propose
les plans de la façade orientale, du côté de Saint-Germain-l’Auxerrois. Les
plans ne plaisent pas. Colbert n’aime pas Le Vau qui a travaillé pour
Fouquet, qui jouit delà confiance du roi à Versailles, qui a construit, mal
 
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