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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
su jets n’en sont ni légers ni badins. Point de Carquois épuisé, pas le moindre
Coucher de la mariée ! Mais parmi tant de pages libertines qui ornent les
collections d’amateurs, combien peuvent se réclamer, en conscience, de Bau-
douin ? Les gouaches des Epîtres et Evangiles offrent davantage de sécurité, et
voici qu après Baudouin peintre religieux nous est révélé un Baudouin copiste
des grands maîtres. Découverte piquante. Le peintre des boudoirs élégants
traducteur de Michel Ange (P)'avec un e Sainte Famille, ou del’Albane avec
une autre Sainte Famille et une Samaritaine, paraît un peu empêtré dans cette
tentative vers le paulo majora canamus. Titien, avec un Portrait de Vartiste,
et Giorgione (?) avec un Portrait de Pic de la Mirandole, dépassent encore
ses moyens et les ressources de son style. Une scène de genre, d’après
Gerquozzi, — Partie de masques, — pleine d’entrain et vivement traitée,
devient entre ses mains une vraie pochade originale. Mais où il triomphe
vraiment, c’est dans l'interprétation minutieusement raffinée des petits
maîtres hollandais. Le Joueur de violon de Gérard Dou, la Femme mangeant
des huîtres de Miéris, et surtout le Portrait de Netscher par lui-même sont
des merveilles du genre précieux, fini, pignoché : les copies valent, les origi-
naux. Je signalerai encore une bonne reproduction du Portrait d'Henriette
de Lorraine par Vau Dyck, et surtout une très spirituelle copie du Portrait
du Régent, par Santerre, aujourd’hui au Musée de Versailles.
Notons enfin un dernier attrait, et non le moindre, de ces albums, la pré-
sence d’un certain nombre de dessins qui n’ont point été gravés et qui nous
conservent le souvenir de tableaux disparus de la Galerie, et remercions
M. G eorges Wildenstein d’avoir ainsi sauvé de la dispersion ce précieux
recueil et de lui avoir épargné le sort des collections du Régent.
ANDKÉ JOUBIN
i. Les attributions données par Couché sont souvent fort douteuses.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
su jets n’en sont ni légers ni badins. Point de Carquois épuisé, pas le moindre
Coucher de la mariée ! Mais parmi tant de pages libertines qui ornent les
collections d’amateurs, combien peuvent se réclamer, en conscience, de Bau-
douin ? Les gouaches des Epîtres et Evangiles offrent davantage de sécurité, et
voici qu après Baudouin peintre religieux nous est révélé un Baudouin copiste
des grands maîtres. Découverte piquante. Le peintre des boudoirs élégants
traducteur de Michel Ange (P)'avec un e Sainte Famille, ou del’Albane avec
une autre Sainte Famille et une Samaritaine, paraît un peu empêtré dans cette
tentative vers le paulo majora canamus. Titien, avec un Portrait de Vartiste,
et Giorgione (?) avec un Portrait de Pic de la Mirandole, dépassent encore
ses moyens et les ressources de son style. Une scène de genre, d’après
Gerquozzi, — Partie de masques, — pleine d’entrain et vivement traitée,
devient entre ses mains une vraie pochade originale. Mais où il triomphe
vraiment, c’est dans l'interprétation minutieusement raffinée des petits
maîtres hollandais. Le Joueur de violon de Gérard Dou, la Femme mangeant
des huîtres de Miéris, et surtout le Portrait de Netscher par lui-même sont
des merveilles du genre précieux, fini, pignoché : les copies valent, les origi-
naux. Je signalerai encore une bonne reproduction du Portrait d'Henriette
de Lorraine par Vau Dyck, et surtout une très spirituelle copie du Portrait
du Régent, par Santerre, aujourd’hui au Musée de Versailles.
Notons enfin un dernier attrait, et non le moindre, de ces albums, la pré-
sence d’un certain nombre de dessins qui n’ont point été gravés et qui nous
conservent le souvenir de tableaux disparus de la Galerie, et remercions
M. G eorges Wildenstein d’avoir ainsi sauvé de la dispersion ce précieux
recueil et de lui avoir épargné le sort des collections du Régent.
ANDKÉ JOUBIN
i. Les attributions données par Couché sont souvent fort douteuses.