LES SALONS
3a5
Lhermitte aboutit à cette collection de paysages fades, poussiéreux, à ces
paysans faussement vrais, figurants d'opéra-comique dont le hâle n’est qu’un
maquillage, à ces glaneuses aux altitudes d’allégories pour diplômes officiels,
qui semblent avoir pris des leçons de maintien dans l’atelier de Luc-Oli-
vier Merson. Le plus grave qu’il y ail à reprocher à Lhermitte, c’est que,
parmi les quatre-vingt-cinq tableaux réunis dans cette salle, on en cherche-
rait en vain qui soient meilleurs ou pires que la moyenne. Jamais l’artiste
NU, PAR M. GUSTAVE DURAND
(Société nationale des Beaux-Arts.)
ne semble s’être proposé une tâche difficile, l’avoir accomplie, ou manquée.
Non, tous sont équivalents, identiques, faits en série, pareils à ces vins tru-
qués, qui, chaque année, qu elle ait été bonne ou mauvaise, ont même goût,
même qualité. Voilà qui n arrive jamais au véritable artiste. Si grand soit-il,
on perçoit pourtant chez lui des poussées, si je puis dire, de génie, des mo-
ments où, tontes les circonstances étant favorables, il atteint son apogée ;
d'autres, où il est inférieur à lui-même. Il n'y a que l'artiste médiocre pour
être perpétuellement égal à lui-même.
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Lhermitte aboutit à cette collection de paysages fades, poussiéreux, à ces
paysans faussement vrais, figurants d'opéra-comique dont le hâle n’est qu’un
maquillage, à ces glaneuses aux altitudes d’allégories pour diplômes officiels,
qui semblent avoir pris des leçons de maintien dans l’atelier de Luc-Oli-
vier Merson. Le plus grave qu’il y ail à reprocher à Lhermitte, c’est que,
parmi les quatre-vingt-cinq tableaux réunis dans cette salle, on en cherche-
rait en vain qui soient meilleurs ou pires que la moyenne. Jamais l’artiste
NU, PAR M. GUSTAVE DURAND
(Société nationale des Beaux-Arts.)
ne semble s’être proposé une tâche difficile, l’avoir accomplie, ou manquée.
Non, tous sont équivalents, identiques, faits en série, pareils à ces vins tru-
qués, qui, chaque année, qu elle ait été bonne ou mauvaise, ont même goût,
même qualité. Voilà qui n arrive jamais au véritable artiste. Si grand soit-il,
on perçoit pourtant chez lui des poussées, si je puis dire, de génie, des mo-
ments où, tontes les circonstances étant favorables, il atteint son apogée ;
d'autres, où il est inférieur à lui-même. Il n'y a que l'artiste médiocre pour
être perpétuellement égal à lui-même.