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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
professeur! Au modelage, il préférait le dessin, qu’il pratiquait sans relâche.
Cela l’amena à l’illustration. Le premier poète actuel de la Hongrie, Josef Kiss,
qui avait vu les dessins que le précoce artiste faisait à l’âge de 8 ou 9 ans,
demanda à voir les suivants, et s’enthousiasma. Il faut reconnaître qu’Albert,
Yaradi a ce qu’il faut pour être illustrateur: l’intelligence du texte, la science
de la composition et une
facture très particulière qui
lui permet de faire tenir une
scène à multiples person-
nages dans quelques centi-
mètres carrés. Vierge, au-
trefois, avait un don sem-
blable. Les compositions de
M. Yaradi, exécutées à la
plume, au format même de
leur reproduction, conser-
vent tout leur esprit, leur
clarté et leur « gras ». Le
cliché ne leur fait rien per-
dre, ni de leur saveur, ni
de leur couleur. 11 illustra
les Poèmes de Josef Kiss
d’une quarantaine de des-
sins, qui furent édités en
iqi5 (Budapest, Franklin
et Cle).
Ses études terminées, il
s’établit professeur dans sa
ville natale (1918-1919), y
fit une première exposition,
puis il s’inscrivit à l’Acadé-
mie de Munich pour ap-
prendre l’eau-forte, vers
laquelle il se sentait attiré.
Peter Halm fut son éducateur, comme il avait été celui de Maurice Ache-
ner, mais semble-t-il, avec moins de profit pour lui que pour Achener.
Il demeurait impuissant devant ses plaques qu’il abîmait, rebuté par les
difficultés de la morsure. Un jour, un de ses camarades, dont il grava le por-
trait (Un collègue), et qui avait beaucoup étudié Rembrandt, se substitua
amicalement au professeur et mit Albert Yaradi à même de produire
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
professeur! Au modelage, il préférait le dessin, qu’il pratiquait sans relâche.
Cela l’amena à l’illustration. Le premier poète actuel de la Hongrie, Josef Kiss,
qui avait vu les dessins que le précoce artiste faisait à l’âge de 8 ou 9 ans,
demanda à voir les suivants, et s’enthousiasma. Il faut reconnaître qu’Albert,
Yaradi a ce qu’il faut pour être illustrateur: l’intelligence du texte, la science
de la composition et une
facture très particulière qui
lui permet de faire tenir une
scène à multiples person-
nages dans quelques centi-
mètres carrés. Vierge, au-
trefois, avait un don sem-
blable. Les compositions de
M. Yaradi, exécutées à la
plume, au format même de
leur reproduction, conser-
vent tout leur esprit, leur
clarté et leur « gras ». Le
cliché ne leur fait rien per-
dre, ni de leur saveur, ni
de leur couleur. 11 illustra
les Poèmes de Josef Kiss
d’une quarantaine de des-
sins, qui furent édités en
iqi5 (Budapest, Franklin
et Cle).
Ses études terminées, il
s’établit professeur dans sa
ville natale (1918-1919), y
fit une première exposition,
puis il s’inscrivit à l’Acadé-
mie de Munich pour ap-
prendre l’eau-forte, vers
laquelle il se sentait attiré.
Peter Halm fut son éducateur, comme il avait été celui de Maurice Ache-
ner, mais semble-t-il, avec moins de profit pour lui que pour Achener.
Il demeurait impuissant devant ses plaques qu’il abîmait, rebuté par les
difficultés de la morsure. Un jour, un de ses camarades, dont il grava le por-
trait (Un collègue), et qui avait beaucoup étudié Rembrandt, se substitua
amicalement au professeur et mit Albert Yaradi à même de produire