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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

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Varenne, Gaston: Les Salons de 1925
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https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0030

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20

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

On sait ce que le mot signifie. Ils finissent par admettre les nouveautés lors-
qu’ils ne peuvent plus faire autrement, lorsque ces nouveautés sont usées,
méconnaissables et tombées dans le domaine public. Les Artistes français,
eux aussi, sous la pression des faits, évoluent et progressent. Ils ont décou-
vert depuis quelques années l’impressionnisme et la peinture claire et la gaîté
des tons purs, au moment où, dans les salons de jeunes, on revenait à des
palettes simplifiées, on remettait les « terres » en honneur, où chacun à
tort ou à raison, se détournait de l’impressionnisme dont les moyens d’ex-
pression apparaissaient épuisés. Mais l’impressionnisme, que l’on voit encore
ici, est défiguré, édulcoré, ramené à quelques formules banales, à quelques
recettes d’atelier, et le goût de la peinture claire n’est trop souvent qu’un
goût pour des couleurs voyantes, criardes, mal accordées, par lesquelles
les pompiers de jadis croient affirmer leur modernisme.

Je rougirais d’insister davantage. Il était permis d’espérer cette année,
avec la disparition obligatoire des grandes tartines, faute de la place néces-
saire pour les accrocher, avec des envois limités à un tableau par expo-
sant, que ce Salon prendrait un caractère plus intime, plus sincère et plus
vivant. Et l’on pouvait croire aussi qu’en face des recherches des artistes
décorateurs groupées de l’autre côté de l’eau, en cette exposition des arts
appliqués modernes qui a entendu exclure tout pastiche, les Artistes français,
piqués d’émulation, chercheraient à donner l’impression que peintres,
sculpteurs, graveurs, étaient capables eux aussi de trouver un style, une
facture, des accents rajeunis. Il n’en est rien. Cette année comme les précé-
dentes, ce Salon reste semblable à lui-même, ni meilleur, ni pire, et le seul
agrément qu’il procure aux visiteurs et à la critique, c’est de réunir environ
un millier de toiles de moins que d’habitude. Encore ne l’a-t-il pas fait
exprès !

Une fois de plus les portraits sont estimables, si l’on attend d’un artiste
qu’il nous donne une effigie scrupuleusement ressemblante, bien dessinée,
sans aucune prétention à la moindre originalité de couleurs ou de présen-
tation. Plus de grands portraits d’apparat ! La place a fait heureusement
défaut. L’attention va à des œuvres sobres de petit format : Le sculpteur
Contant, dessin rehaussé, par Edgard Maxonce, L’abbé Lemire, par Jonas, Le
maître J. Chartier, par Déchenaud, dont l’art est fait d’une belle sincérité
d’observation et d’une parfaite loyauté d’exécution. Des qualités du même
ordre dans le portrait plus important de Sabalté, par lui-même, brandissant
un appuie-main comme une lance et se couvrant de son immense palette,
ainsi que d’un bouclier. Devambez, avec une absence totale de sensibilité,
dans un style de miniaturiste qui rappelle la manière de certains primitifs,
évoque deux fiancés posant devant le photographe, avec le sourire. Paul-
 
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