Phot. Marc Vaux.
L A M U SIQ U E, F RESQ U È P A R M . L É ON T O U B L A N C
(Galerie occidentale des Invalides.)
L'EXPOSITION DES ARTS DÉCORATIFS MODERNES
LA PEINTURE ET LA TAPISSERIE
Puisqu’aujourd’hui nous allons y voir de la peinture, entrons à l’Expo-
sition par la Porte d’Orsay. Celle de Patout, vers la Concorde, est
un monument d’architecture ; celle de Favier, Brandt et Navarre nous
semble un grand bijou sculpté. La porte de Boileau, à la gare des Inva-
lides, a la forme d’un chevalet.
Passons sous la pancarte-affiche et faisons demi-tour : un tableau cubiste,
entre deux poteaux, se balance. Ce n’est pas un tableau de chevalet. Voici
bien ce qui le distingue de plusieurs décors de plein air auxquels nous trou-
verons du charme, du brillant, mais aucune de ces qualités constructives
que nous sommes en droit d’exiger de peintures à support architectural.
Ici, la monture est légère et c’est précisément le tableau de Voguet qui lui
confère une signification de circonstance. Une enseigne: telle est la porte de
Boileau. Sans lettres ni couleurs, elle semblerait une énorme guillotine: on
hésiterait à la franchir. Comprenons donc l’usage que le peintre a décidé de
faire de ces majuscules dorées, insistant sur le symbolisme des figures. Nul
ne s’y peut tromper. Les arts décoratifs, pêle-mêle et clopin-clopant, enva-
hissent le champ de la composition, se bousculant au pied d’une Tour
Eiffel minuscule. La surface est bien remplie, les visages sont bien vides.
L’auteur emprunta sa palette à Juan Gris, ses procédés de découpage à
Lliote. Mais on doit remarquer que les peintres cubistes ont rarement tra-
L A M U SIQ U E, F RESQ U È P A R M . L É ON T O U B L A N C
(Galerie occidentale des Invalides.)
L'EXPOSITION DES ARTS DÉCORATIFS MODERNES
LA PEINTURE ET LA TAPISSERIE
Puisqu’aujourd’hui nous allons y voir de la peinture, entrons à l’Expo-
sition par la Porte d’Orsay. Celle de Patout, vers la Concorde, est
un monument d’architecture ; celle de Favier, Brandt et Navarre nous
semble un grand bijou sculpté. La porte de Boileau, à la gare des Inva-
lides, a la forme d’un chevalet.
Passons sous la pancarte-affiche et faisons demi-tour : un tableau cubiste,
entre deux poteaux, se balance. Ce n’est pas un tableau de chevalet. Voici
bien ce qui le distingue de plusieurs décors de plein air auxquels nous trou-
verons du charme, du brillant, mais aucune de ces qualités constructives
que nous sommes en droit d’exiger de peintures à support architectural.
Ici, la monture est légère et c’est précisément le tableau de Voguet qui lui
confère une signification de circonstance. Une enseigne: telle est la porte de
Boileau. Sans lettres ni couleurs, elle semblerait une énorme guillotine: on
hésiterait à la franchir. Comprenons donc l’usage que le peintre a décidé de
faire de ces majuscules dorées, insistant sur le symbolisme des figures. Nul
ne s’y peut tromper. Les arts décoratifs, pêle-mêle et clopin-clopant, enva-
hissent le champ de la composition, se bousculant au pied d’une Tour
Eiffel minuscule. La surface est bien remplie, les visages sont bien vides.
L’auteur emprunta sa palette à Juan Gris, ses procédés de découpage à
Lliote. Mais on doit remarquer que les peintres cubistes ont rarement tra-