Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Jamot, Paul: Nouvelles études sur Nicolas Poussin à propos de l'éxposition du Petit Palais
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0124

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
104

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

à partir d’une date inconnue, ont remplacé au château de Richelieu les
originaux et sont maintenant au Musée de Tours. J’ai parlé aussi de
l’excellente suite de répliques que possédait M. de Chantelou. C’est devant
le Triomphe de Pan que le cavalier Bernin s’agenouilla en prononçant ces
paroles si souvent répétées depuis : Veramente quel uomo è stato un grande
istoriatore e grande favoleggiatore. Cette admiration sans réserve d’un
connaisseur qui avait vu en Italie maint chef-d’œuvre de Poussin, jointe à
quelques détails du récit de Chantelou, m’avait incliné à considérer comme
possible que les deux séries des Bacchanales fussent de la main du maître1 2 3.
Le Triomphe de Pan semble avoir été particulièrement admiré ; c’est lui, en
tout cas, qui a le plus attiré les copistes. En plus de la toile du Musée de
Tours, une copie moins sommaire, mais qui, cependant, ne mérite pas plus
(jue l’épithète de médiocre, se trouve au Victoria and Albert Muséum de
Londres. En revanche, deux autres sont des peintures d’une qualité remar-
quable : l’une est à Paris, à l’Ecole des Beaux-Arts ; la tradition l’attribue à
Jacques Stella2; l’autre est en Angleterre, chez le capitaine Archibald
Morrison, à Basildon Park.

Tant que l’on ne connut pas la toile découverte il y a une quinzaine
d’années par M. Emile Bernard et qui, avant l’Exposition du Petit Palais,
n’avait jamais été montrée au public, il semblait légitime (le considérer
l’exemplaire de la collection Morrison comme un original, comme l’unique
original. Telle fut, sans doute, l’opinion unanime des visiteurs qui le virent,
en 1882, dans une exposition organisée à Londres. Cette impression
admirative, sans arrière-pensée, est consignée en quelques lignes dans
l’article que Louis Gonse publia sur cette exposition5 : il ignorait d’ailleurs,
comme tout le monde alors, que l’œuvre eût quelque rapport avec les
Bacchanales de Richelieu. Nous aurions eu grand profit à ce que le tableau
Morrison figurât dans les salles du Petit Palais et qu’ainsi une comparaison
avec l’exemplaire parisien pût se faire autrement que sur photographies.
J’avais insisté plus que quiconque pour qu’on en obtint le prèl. La réponse
du collectionneur anglais fut négative.

On peut admettre provisoirement l’opinion de M. Grautoff qui a vu
le tableau Morrison en 1913, après avoir examiné tout à loisir l’autre
exemplaire chez M. Emile Bernard. La qualité de l’un et de l’autre

1. Gazette des Beaux-Arts, 1920, t. II, p. 98.

2. La tonalité générale est plus claire que dans la toile qu’on a vue au Petit
Palais. Quelques différences peu importantes sont à noter : entre autres dans la cou-
leur du vase jeté à terre ; il est bleu, au lieu de blanc gris, dans la copie attribuée
à Stella.

3. Gazette des Beaux-Arts, 1882, t. I, p. 290.
 
Annotationen