Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 12.1925)

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donne à la grande mosquée cordouane son étrange el stupéfiante beauté.

Elle conserva plus de cent ans les proportions qu’elle avait au milieu du
ixe siècle. Abd-er-Rahman III, le grand bâtisseur qui fit élever pour sa
favorite la magnifique résidence de Medinat-az-Zahra, ne fit, en effet, à
Cordoue que restaurer la façade et construire le minaret; et c’est seulement
à l’époque d’Al-Hakem II, pendant le troisième quart du xe siècle, qu’on
décida d’agrandir de nouveau le fameux sanctuaire des Omméiades

INTÉRIEUR DE L’ANCIENNE MOSQUÉE DE CORDOUE

d'Occidenl. Dans l’intervalle, les Aghlabides avaient reconstruit et agrandi
à Kairouan la mosquée fondée jadis par Sidi Okqba ; vers 875, Ibrahim II
lui avait donné une ampleur nouvelle et en avait fait le type le pins complet
de la mosquée maghrébine à ce moment. Il y avait fait réunir ce que l’art
musulman avait produit de plus beau en Orient comme en Occident;
plusieurs dispositions de la mosquée cordouane primitive s’y trouvaient
reproduites; elle conservait la structure caractéristique des mosquées
tunisiennes antérieures; el Ibrahim avait fait venir de Bagdad la splendide
décoration céramique qui orne encore aujourd’hui le mihrab actuel.

C’est cette mosquée de Kairouan que l’architecte d’Al-Hakem prit à son
tour pour modèle à Cordoue. Il sut en même temps conserver dans sa
construction ce qui donnait déjà à l’édifice qu’il était chargé d’agrandir son