Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Drouot, Henri: Le tombeau de Saint-Bertrand-de-Comminges et le théme des pleurants
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0297

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE TOMBEAU DE SAINT-BERTRAND-DE-COMMINGES

271

qui, malgré tout, les entraîne, indiquent clairement que leur auteur, s'il n'y
atteint pas encore parfaitement, vise du moins au réalisme d’une scène vue. Son
ingénieux dispositif des éléments consacrés révèle le même effort et repré-
sente son principal mérite. C’est par là surtout que le sarcophage de Saint-
Bertrand revêt son sens propre dans l’histoire des tombeaux à pleurants.

Il ne saurait être question, en effet, de faire de ce monument, pas plus du
reste que de celui de Pampelune, une réplique modeste, une simplification
économique du coûteux tombeau de Dijon. Certes ce tombeau leur est an-
térieur à tous deux; cependant, il ne fut mis en place el ne put être vu,
à Champmol, qu’en 1411. Or, Janin Comme résidait en Navarre au moins
dès le printemps de cette année-là1. Et le sculpteur de Saint-Bertrand, qui
ouvrait peut-être vers 1425, n’avait vraisemblablement pas visité, aupara-
vant, le lointain mausolée bourguignon : la renommée des monuments dijon-
nais ne devait naître, en effet, que beaucoup plus tard, après l'achèvement,
en 1470, du tombeau de Jean-sans-Peur. Les bas-reliefs eommingeois repré-
sentent au contraire l’invention originale d’un artiste, ignorant de l’œuvre
slutérienne, qui a été devancé certes, sur la route qu’il suivait, par une
équipe plus riche que lui et d’argent et de talent, mais qui, pour avoir che-
miné plus lentement, el pour s’être arrêté à l’étape résolument brûlée par
ses émules « bourguignons », ne jalonne que plus clairement les tendances
qui, de son temps, guidaient les sculpteurs de cortèges funèbres. Il a laissé
un témoignage retardataire, mais précieux, des conceptions qui préparèrent
la formule parfaite des chefs-d’œuvre de Dijon et, du même coup, l’éclosion
de toute la famille des tombeaux à galerie ouverte, comme ceux de Souvigny
et de Bourges.

HENRI DROUOT

1. E. Bertaux, Le Mausolée de Charles le Noble, pp. 100 et 105.
 
Annotationen