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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

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Nr. 3
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Varenne, Gaston: Le Salon d'Automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0314

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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doré, ceux de Badeau (Eléphant, Bison chargeant), ceux d’Artus, de Baucher
(■Chouette effraie), de Navelier qui parait se laisser troubler de façon bien
inattendue par les théories cubistes, de M"ie Ghana Orloff, un Dindon tout
gonflé d’orgueil, de Pavie, de Holbert, taillés directement dans le granit
('Chacal et Cormoran), que de différences de tendances, de style ou de
facture ! Il sérail trop long de les vouloir analyser.

Devant une telle variété de talents, tant d’intérêt porté par nos sculpteurs
aux multiples manifestations de la vie, à l’expression de tous les sentiments
humains, devant leurs efforts si divers d’atteindre à la beauté et au
caractère, je songeais à un jugement sur la sculpture qu’Edmond About
formulait dans son Salon de 1857. « Le statuaire, écrivait-il, ne s’adresse
ni à la sensibilité, ni à la curiosité, ni aux passions grandes ou petites de
la foule », et il ajoutait : « Tout l’intérêt de ses ouvrages est dans la
perfection d'une beauté muette, incolore et pour ainsi dire abstraite. »

Jugement qui fait de la sculpture un art froid, hautain et sans vie, juge-
ment auquel la foule d’aujourd’hui est encore trop encline à souscrire, à la
suite d’idées fausses sur la statuaire antique reçues sans contrôle dès les
bancs de l'école, opinion qui pendant trop longtemps a reflété fidèlement
l’un des dogmes les plus indiscutés de l’esthétique officielle... Notre vraie
tradition française en démontre avec évidence l’injustice et l’erreur.

GASTON VARENNE
 
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