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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

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Nr. 3
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Vitry, Paul: La sculpture: l'Exposition des Arts Décoratifs modernes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0316

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288

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

le seront, hélas! dans les édifices ou jardins publics qu’ils seront appelés à
décorer au gré d’ « affectations » imprévues.

Il eût été pourtant intéressant, dans une exposition de ce caractère, de
concevoir et de réaliser, suivant un plan concerté, une décoration de palais
ou de jardin qui ne fût pas simplement une «foire d’échantillons». Mais
l’individualisme dominait, et les « pavillons » pressés tenaient lieu d’ensembles.
Leurs architectes firent-ils au moins appel à quelques collaborations? Beau-
coup s’en passèrent. Constatons-le, sans regretter peut-être, devant la
volonté simplificatrice des lignes et des masses d’aujourd’hui, l’encombre-
ment des façades et des silhouettes de jadis: nudité complète au Théâtre
de Perret, chez Mallet-Stevens, chez Patout, chez Sauvage, chez Sue et
Mare, comme aux Tours de Plumet. Tony Garnier n’admit sur son pavillon
de Lyon qu’un haut-relief de Larrivé, d’ailleurs assez disproportionné et
inattendu, qui éclatait brutalement sur les surfaces dépouillées de ses
façades, Huillard un grand frontispice de Bourdelle, comme enseigne de sa
Bibliothèque, Boileau des revers de porte, d’ailleurs fort curieux, de M"ie
Céline Lepage pour son pavillon du Bon Marché...

Il faut noter toutefois quelques collaborations heureuses et exceptionnelles
où le sculpteur sut suivre la volonté du maître d’œuvre el plier son talent
à un emploi vraimemt architectural. C’est, d’une part, l’œuvre du jeune
sculpteur Navarre dans ses has-reliel’s rudes et schématiques, mais expressifs
et singulièrement appropriés à la traduction en métal repoussé qu’ils
étaient censés devoir subir, dans la porte métallique conçue par Ventre el
Favier, pour être réalisée par Brandi, mais restée à l’état de maquette de
plâtre argenté. C’est d’autre part, la suite des reliefs si pleins et si souples,
sachant faire vivre la muraille sans la trouer, que Joseph Bernard avail
déployés sur l’avant-corps du pavillon construit par Patout pour le collec-
tionneur idéal rêvé par Ruhlmann et dans le patio simple et nu, entre deux
galeries étrangères, dont il avait fait, par la seule vertu de son art, par la
proportion et la justesse d’accent de ses six reliefs, comme un vestibule de
temple harmonieux et calme.

Une autre coupure symétrique des galeries avait été confiée à Bouchard,
mais ses quatre bas-reliefs, qui offraient de très sincères et vigoureuses
stylisations de la vie moderne, étaient opprimés par des fresques différentes
d’échelle et, d’ailleurs, assez vides, dont la juxtaposition laissait une impres-
sion chaotique assez peu agréable. Plus heureuse dans son résultat était
la collaboration du même sculpteur à la décoration du Salon de l’Ambas-
sade, avec ses deux jolies frises de jeunes filles modernes jouant ou faisant
de la musique, dont nous reproduisons l’une ci-dessus. Des motifs décoratifs
de Hairon et des animaux de Lebourgeois complétaient fort agréablement
 
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