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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

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Nr. 4
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Vitry, Paul: André Michel (1853 - 1925)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0348

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318

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

études de lettres et d’histoire jusqu’à la licence dans sa ville natale. Il vint,
après 1872, les achever à Paris où il s’inscrivit, pour peu de temps du
reste, à l’Ecole de Droit, où il suivit les cours de l’Ecole des Hautes-Études,
ceux notamment de Giry, de Roy et de Gabriel Monod (1877-79), en même
temps qu’il allait écouter les leçons de Taine à l’Ecole des Beaux-Arts.
L’histoire moderne l’attirait aussi bien que celle du moyen âge. Un de
ses premiers travaux personnels, dont les registres de l’École des Hautes-Étu-
des gardent seuls la trace, portait sur les institutions municipales d’Albi. Il
réunit aussi les éléments d’une étude sur la correspondance de Mallet du
Pan qu’il publia plus tard, en 1884, dans la Revue Historique. Mais ses goûts
dès longtemps accusés, ses voyages, dont le premier en Italie date de 1876,
ses articles de début l’orientèrent peu à peu vers l’histoire de l’art et il rêva
un moment de consacrer une thèse de doctorat à Poussin. Mais l’Université
ne s’était pas encore ouverte alors à cette science dont il constatera lui-
mème, aux premières lignes de la publication de son Histoire de l’Art,
qu’elle est « la dernière constituée parmi les sciences historiques », et le sujet
fut rejeté.

N’ayant pas eu l’occasion d’écrire un Poussin, il rencontra quelques
années plus tard celle de composer un Boucher qui parut en 1886 et fut
plusieurs fois réédité depuis. Je ne sais comment elle lui vint ; mais j'incline
à croire que ce fut par une suggestion, ou même une commande directe de
l’éditeur Rouam qui mettait au jour vers ce moment, sous la direction de
Paul Leroi, la première de nos collections d'Artistes célèbres; car, autant le
premier sujet, par son caractère grave et chargé de pensée, se rapprochait
de ce (jue nous avons connu et de ce que nous soupçonnons que pouvaient
être dès lors son tempérament et ses goûts, autant le second semblait peu
fait pour l’attirer spontanément, lui qui se plut toujours par dessus tout à
l’esprit profond et à la générosité de cœur d’un Rembrandt ou d’un Durer,
à la savoureuse honnêteté d’un Chardin ou d’un Millet. Voici, du reste,
comment il juge son héros et voici, pour la première fois, un exemple de ce
style brillant et imagé qu’André Michel maniait dès lors avec une maîtrise
incomparable :

« Boucher n’appartient pas à la race des précurseurs solitaires; il n'a rien apporté
à son temps qui ne fût attendu et immédiatement compris; il ne lui a montré en
somme que sa propre image dans un miroir enguirlandé de roses. Doué d’un esprit
aimable et moyen, il reflète fidèlement — j’allais dire naïvement — l’idéal du monde
qui l’entoure, le rêve d'une société folle de plaisirs, lancée dans un carnaval perpé-
tuel, ne demandant à la nature et à la vie que le spectacle de leurs apparences
joyeuses et de leurs formes arrangées en vue d’un divertissement sans fin... »

C’est en le rattachant à son milieu, en montrant qu’il fut par excellence
le peintre de Louis XV et de la Pompadour, qu’il sut fixer sur la toile « les
 
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