Grandidier, Philippe André: Essais historiques et topographiques sur l'église cathédrale de Strasbourg (Paris, 1782) [Cicognara, 4023-1]

406 Essais sur la Cathédrale

croire que, fi on l’avait fuivie avec atten-
tion, les différens dangers auxquels l’a expofée
la foudre, auraient été moins fréquens. Les
recherches , que les Phyficiens ont faites fur
l’éîeûricité , l’analogie de fes phénomènes
avec le tonnerre (J), & les exemples effrayans
dont les mémoires des Académies , ainfi que
les journaux font remplis , ne laiffent plus
rien à defirer fur cet article. Les cloches,
quand elles fonnent , s’éledrilent avec le
nuage orageux par la matière intermédiaire
dont l’air eft imprégné. On ne doit donc pas
être furpris que les pulfations violentes des
cloches au milieu d’un air chargé de parties
hétérogènes éleûrifent tout à la fois le métal,
l’air & le nuage, & font capables de réunir
des flammes effrayantes & deftru&ives fur
lin édifice élevé.

Le fon des cloches, fi elles font en nom-
bre & d’une certaine groffeur, peut à la
vérité faire changer de dire&ion aux nuées
qui portent la foudre , lorfque le tonnerre
eft encore éloigné ; il fait alors l’effet du
canon , qui eft propre à l’écarter. Mais
comme ce fon, fuivant la remarque de M.
Valmont de Bomare (Æ), eft toujours-très-
dangereux lorfqu’il eft près & qu’on ne peut
pas communément juger de la diftance d’un

(O Voyez entr’autres l’eflai fur l’élcftricité, par M. 1*
Comte de Lacepede, imprimé en 17S1 , tom.t, pag. j<«*

6’ fuiv.

(i) Diftionnairç d’Hiftoire naturelle, tome 6, édit, dt

?7«7, pag, ai.