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Molè, Wojsław
Umetnost južnih Slovanov — Ljubljana, 1965

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https://doi.org/10.11588/diglit.24115#0581

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côté l’Italie, Rome et tout l’Occident, de l’autre Byzance — une telle situation géographique pré-
destinait en quelque sorte le caractère f’utur et l’histoire de ce pays où l’art ne pouvait se déve-
lopper qu’en périphérie de ces deux grands courants étrangers.

Le nombre des monuments de l’architecture de l’ancienne période croate est passablement
élevé. Elle est l’expression locale des tendances architecturales pré-romanes. On s’étonne de la di-
versité des types et des variétés de ces modestes édificek disséminés dans tout le pays mais surtout
dans les principaux centres politiques de l’ancienne Croatie. Le plus souvent on rencontre des
chapelles ou des petites églises à une seule nef avec une abside sémicirculaire et couverte d’un
plafond. On trouve également des églises voûtées à plusieurs nefs ainsi qu’en type d’église spéciale-
ment intéressant, aux attaches historiques très anciennes, à une nef et à voûte en berceau et dont
la coupole repose directement sur des piliers sortant des murs. Les églises construites dans la
partie centrale du pays témoignent de liens encore plus nombreux avec l’architecture des temps
anciens quoique là aussi on rencontre une grande variété de types. L’exemple le plus caractéristi-
que de ce genre d’architecture — bien que de dimensions monumentales — nous est offert par
l’église de Saint Donat de Zadar qui date de 805 environ alors que la Dalmatie avait fait partie,
pendant une courte période, de l’empire de Charlemagne. Elle ressemble aux monuments postan-
tiques de la Péninsule Balkanique et de l’Italie ainsi qu’aux édifices carolingiens. Ces traits s’ex-
pliquent par les traditions de l’époque postantique, qui s’étaient mélangées avec les courants
carolingiens et convenaient, d’autre part, parfaitement à la ligne de développement prise par
l’architecture de la côte dalmate et des Balkans en général.

A ces traditions locales ainsi qu’aux traditions de toute la Péninsule Balkanique se rattachent
également, en partie, d’autres églises centrales qui of'frent toute une variété de combinaisons de
la rotonde principale avec des absides en forme de conques.

A côté des édifices mentionnés nous observons l’apparition, à partir du XIe siècle, d’églises
ayant le caractère de basiliques bénédictines. En fait elles avaient été construites par des moines
bénédictins venus du Mont Cassin. Elles ont servi de modèles à de nombreuses fondations d’églises
dans centres croates faites par des souverains et des évêques de la Croatie. En même temps, dans
les villes, s’élevaient les premières grandes basiliques et cathédrales.

La sculpture de l’époque croate ancienne est aussi caractéristique que Farchitecture avec
laquelle est intimement liée. Dès son premier monument, le bas-relief du baptistère de Nin (avec
une inscription du prince Yiseslav) qui date de l’an 800 environ, elle affirme son caractère d’or-
nementation en bas-relief avec des dessins géométriques et des motifs floraux quoique l’élément
principal est constitué par des entrelacs. Même les dessins hérités de l’antiquité et de l’hellénisme
et les motifs des premiers temps du christianisme et de l’art byzantin sont toujours accompagnés
de torsades ou d’entrelacs qui semblent constituer le motif dominant dans tout l’art sculptural dal-
mate de cette époque. La Dalmatie l’a certainement adopté d’après les modèles de l’Italie sep-
tentrionale et les entrelacs firent désormais partie intégrante de la tradition locale dalmate. Au
début, on peut également distinguer des tentatives pour assimiler de nouvelles formes de l’art
figuratif qui s’infiltraient en Dalmatie vers le milieu du XIe s. Le développement ultérieur de
la sculpture dalmate est lié à l’histoire de l’art roman.

En ce qui concerne la peinture, nous n’avons que très peu de vestiges qui nous soient parvenus.
Seules les peintures murales de l’église de Saint Michel à Ston, datant de l’an 1000 environ, aù
l’on distingue, entre autres, le portrait d’un des rois de la Zeta, témoignent de l’artistique des
Dalmates dans ce domaine, ainsi que quelques manuscrits et enluminures d’inspiration bénédictine
du Mont Cassin mais qui manifestent également certaines influences de la peiuture carolingienne
de l’Italie du Nord.

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