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Molè, Wojsław
Umetnost južnih Slovanov — Ljubljana, 1965

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https://doi.org/10.11588/diglit.24115#0589

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De même la peinture de clievalei de l’époque baroque est presque exclusivement d’inspiration
religieuse, surtout si l’on ne prend pas en considération les oeuvres d’art des châteaux et des
maisons de campagne, encore assez peu connues. A côté du prolixe Valentin Metzinger (1699'—1759),
de François Jelovšek déjà mentionné, c’ est sans contredit Fortunat Bergant-Wergant qui est le
peintre le plus intéressant de cette époque. Né en 1721, c’est le premier artiste slovène qui, ayant
étudié en Italie et probablement aussi en France, a su dépasser les étroites limites des traditions
locales. II a une façon très personnelle de traiter même les sujets religieux alors que ses portraits
rappellent par leur finesse l’art de Lancret. Quant à ses tableaux de genre dont les sujets repro-
duisent des scènes de la vie slovène ils nous surprennent, tant est grand le contraste avec les
extases mystiques qu’il a peintes ou même les portraits des personnages importants de son époque.
II mourut en 1769.

En Croatie, le développement des arts est en principe parallèle à celui de la Slovénie voisine,
alors que les points communs entre l’art des deux provinces deviennent de plus en plus nombreux.
En Croatie c’est également le gothique attardé, bien que dépourvu de sa force créatrice, qui, du-
rant tout le XVIe et le XVIIe siècle, était considéré comme le style naturel de la province. Les
mêrnes causes qu’en Slovénie sont à l’origine d’une stagnation de l’architecture. Ce n’est qu’au
XVIIe siècle que l’architecture croate manifeste quelque actvité et on voit s’élever un assez grand
nombre d’églises imitées du style jésuite en Italie. Tout comme à Lioubliana, c’est seulement au
XVIIIe que le baroque retrouve sa pleine expression au moment où de nombreuses églises gothi-
ques furent transformées selon le goût du jour, entre autres, la célèbre église de Lepoglava. II faut
noter également la construction de l’église paroissiale de Belec si modeste à l’extérieur mais dont
l’intérieur offre un exemple de richesse inégalée et de somptueuses décorations aussi bien en ce
qui concerne les sculptures que les peintures et les stucs.

La sculpture de l’époque baroque eut un sort semblable à celle de la Slovénie. En dehors de la
région côtière, les sculpteurs croates passèrent sans intermédiaire du gothique au baroque. Certai-
nes formes du style renaissance qu’on rencontre çà et là ne sont, au fond que des vestiges de ce
qu’on a appelé la renaissance allemande. Francesco Robba s’était établi à Zagreb et y mourut en
l!75i7. Ses oeuvres ont conféré à la sculpture de Lioubliana et à celle de Zagreb des traits d’un
style commun. L’art des ornements en stuc en Croatie dépasse à cette époque ce qui a pu être
créé en Slovènie, comme on peut le constater en visitant Ia chapelle de Patačic à Lepoglava.

Le parallélisme du développement artistique dans les deux pays est cependant le plus sensible
dans le domaine de la peinture. Dès le XVIIe siècle la Croatie est le théâtre des activités d’une
série de peintres de tableaux d’autel venus de la Slovénie. En même temps le style baroque pénètre
en Croatie par des voies plus directes: vers la fin du siècle, Bernard Bobič de Zagreb s’était efforcé
de transplanter les traditions vénitiennes en Croatie. II fut également le premier qui introduisit
à Zagreb le style de la peinture en trompe-l’oeil. Cependant ce fut la congrégation des Paulins
croates qui créa le centre principal de la peinture. Jean Ranger, originaire du Tyrol, membre de la
congrégation, devint le représentant le plus important en Croatie de ce style nouveau.

Au seuil du XIXe siècle la Croatie et la Slovénie avaient su conserver cependant ce minimum
de traditions artistiques qui devaient servir de départ à la nouvelle étape du développement de
l’art des Slaves Méridionaux. Les liens avec la grande culture européenne et son art n’avaient
jamais été rompus.

LE XIXe SIÈCLE DANS L’ART DES SLAVES MÉRIDIONAUX

Lorsqu’on s’occupe de l’art du XIXe siècle chez les Slaves méridionaux, il importe de se sou-
venir qu’on est en présence de processus historiques divers et d’une importance différente. En
effet, d’une part, les pays catholiques tels que la Croatie, la Dalmatie et la Slovénie ont vu, à

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