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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 18.1896

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Scheil, Fr.-V.: Inscription de Nabonide
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12158#0029

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INSCRIPTION DE NABONIDE

signifiait probablement pays haut (SU-GA = elatum, Brunn., 217), et n'était peut-être
usité que chez les Babyloniens qui l'avaient tiré de la situation de L'Assyrie par rapport
à leur pays.

La deuxième colonne forme le pendant de la première, et relate la ruine de l'Assyrie
par les Umman-Manda et leur roi Iriba-Tuktê, alliés du roi de Babylone. Cette ruine ne
peut être que celle que la postérité appela la ruine définitive, et que nous savions effec-
tivement avoir été perpétrée par des Mèdes, avec ou sans le roi de Babylone, mais toujours
comme alliés de ce roi.

Les Mècles des auteurs classiques, clans leur récit de la ruine de Ninive, sont nos
Umman-Manda, comme pour eux Astyage est un Mède, alors qu'il est un Umman-
Manda pour Nabonide (V. R. 64, I, 32). En fait, c'est Iriba-Tuktê qui est dit détruire
l'Assyrie, par ordre de Nabopolassar, et le mérite en est néanmoins attribué au roi de
Babylone qui « accomplit amplement l'œuvre de vengeance de Marduk ».

En quelle année eut lieu la ruine de Ninive? Les Umman-Manda ayant détruit,
comme dit le texte, tous les temples d'Assyrie, n'épargnèrent pas le fameux temple de
Sin à Harrân. Or Nabonide reconstruisit ce temple. Il en reçut l'ordre en songe, la pre-
mière année de son règne (550). Mais l'exécution, dit-il (V. R. 64, I), n'en devint pos-
sible que trois ans plus tard (553), après que Cyrus eut défait les Umman-Manda. Or
dans la colonne dixième de notre texte, où il est aussi question de la restauration du
temple de Sin à Harràn, il est dit que 54 ans s'étaient écoulés depuis la ruine par les
Umman-Manda. 553 -}- 54 donne comme date de la ruine de Ninive, 607, sur la fin du
règne de Nabopolassar.

D'après la même colonne, il y eut des villes en Accad (KI-BUR-BUR) qui demeu-
rèrent fidèles à l'Assyrie, jusqu'à la fin; et ainsi s'explique la découverte, à Babylone,
à Nifïer et à Sippara, par exemple, de documents datés des règnes d'Asur-etil-ilâni,
Sin-sar-iskun, alors que là-bas, la puissance assyrienne touchait au déclin, et que, à
proximité de ces mêmes villes, la babylonienne montait à l'apogée.

La troisième colonne mentionne la ville de Ninâ{k\), siège de la déesse RI ou Istar,
dont les gens d'Uruk avaient détruit le sanctuaire, sous le règne d'Irba-Marduk. Inutile
de dire qu'il ne s'agit pas de Ninive.

La quatrième colonne nous apprend que Anunit de Sippar-Anunit avait été trans-
portée à Arrapha; qu'il existait un Sippâr (an) Amnanu. Amnanu nous était déjà connu
comme nom de pays.

Un détail plus important nous est livré à la fin, sur l'avènement de Lâbasi Marduk,
dont il est dit qu'il était encore enfant et ignorait l'art de régner, et qu'il monta sur le
trône, contre la volonté des dieux (à peu près ce que dit Bérose).

La cinquième colonne raconte en termes pompeux l'avènement de Nabonide. Il aurait
été porté au pouvoir par l'enthousiasme populaire, et sans qu'il eût un rival. Il ne se
réclame pas d'une ascendance royale, mais se dit le délégué deNabuchodonosoret Nergal-
sar-usur, dont les armées n'ont pas démérité ni dégénéré entre ses mains. Il ne veut, par
contre, rien avoir de commun, semble-t-il, avec Amil-Marduk et Lâbasi-Marduk, deux
roitelets qui forlignèrent dans les traditions religieuses ou politiques.
 
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