UNE FAMILLE SACERDOTALE
187
UNE FAMILLE SACERDOTALE
CONTEMPORAINE DES XXlI°-XXVIe DYNASTIES
(850-600 avant Jésus-Christ)
PAR
Aug. Baillet
La lecture du mémoire si bien documenté de M. Fritz de Bissing m'a fait penser
qu'il y aurait grand intérêt à étudier les monuments d'une époque déterminée et ayant
appartenu à une même famille. On pourrait ainsi suivre sûrement les modifications que
le temps aurait apportées dans la manière de faire des artistes ou des industriels de cette
période. Trouver cette famille, n'était-ce pas donner aux recherches archéologiques une
base de quelque consistance? On classe assez'facilement les monuments de l'époque
des Ramessides et des Saïtes; mais, entre ces deux dates, il y a un vide de deux cent
cinquante ans où les faits flottent dans le vague. Des noms nouveaux apparaissent,
Sheshonq, Takelot, Osorkon, Petisis, etc.; mais en général ils aident fort peu au classe-
ment, car on les retrouve sous toutes les dernières dynasties, quelquefois jusqu'aux
Ptolémées. En dehors des listes manéthoniennes, â peine quelques dates émergent-elles
à la surface de ce chaos.
Ce n'est pas que les longues généalogies soient absolument rares sur les stèles
égyptiennes, mais ce qui est moins ordinaire, c'est de trouver plusieurs monuments
ayant appartenu aux descendants d'un même personnage. Cela ne se rencontre que
dans les familles royales. Si je me rappelle bien, je n'ai reconnu dans le catalogue
d'Abydos que deux stèles concernant les membres d'une même famille. Quoique l'on
puisse citer ailleurs des exemples de plus longues généalogies, je maintiens que la
chose est rare. Cependant, en cherchant dans la publication de M. Lieblein, j'ai pu
reconstituer une famille dans les conditions désirables : il y a au Musée de Gizéh une
collection de sarcophages tirés d'un même tombeau, ayant, on peut le présumer tout
d'abord, appartenu aux membres d'une môme famille, ce qui est vraiment une bonne
fortune; car une suite de documents de ce genre ne laisse prise à aucun doute sur
la date de chacun d'eux et sur les déductions qu'on en peut faire. Voici donc cette
généalogie précieuse :
épouse
(Liebl., 1095, 1104).
(Liebl., 1095, 1104).
(Voir la suite page suioante.)
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UNE FAMILLE SACERDOTALE
CONTEMPORAINE DES XXlI°-XXVIe DYNASTIES
(850-600 avant Jésus-Christ)
PAR
Aug. Baillet
La lecture du mémoire si bien documenté de M. Fritz de Bissing m'a fait penser
qu'il y aurait grand intérêt à étudier les monuments d'une époque déterminée et ayant
appartenu à une même famille. On pourrait ainsi suivre sûrement les modifications que
le temps aurait apportées dans la manière de faire des artistes ou des industriels de cette
période. Trouver cette famille, n'était-ce pas donner aux recherches archéologiques une
base de quelque consistance? On classe assez'facilement les monuments de l'époque
des Ramessides et des Saïtes; mais, entre ces deux dates, il y a un vide de deux cent
cinquante ans où les faits flottent dans le vague. Des noms nouveaux apparaissent,
Sheshonq, Takelot, Osorkon, Petisis, etc.; mais en général ils aident fort peu au classe-
ment, car on les retrouve sous toutes les dernières dynasties, quelquefois jusqu'aux
Ptolémées. En dehors des listes manéthoniennes, â peine quelques dates émergent-elles
à la surface de ce chaos.
Ce n'est pas que les longues généalogies soient absolument rares sur les stèles
égyptiennes, mais ce qui est moins ordinaire, c'est de trouver plusieurs monuments
ayant appartenu aux descendants d'un même personnage. Cela ne se rencontre que
dans les familles royales. Si je me rappelle bien, je n'ai reconnu dans le catalogue
d'Abydos que deux stèles concernant les membres d'une même famille. Quoique l'on
puisse citer ailleurs des exemples de plus longues généalogies, je maintiens que la
chose est rare. Cependant, en cherchant dans la publication de M. Lieblein, j'ai pu
reconstituer une famille dans les conditions désirables : il y a au Musée de Gizéh une
collection de sarcophages tirés d'un même tombeau, ayant, on peut le présumer tout
d'abord, appartenu aux membres d'une môme famille, ce qui est vraiment une bonne
fortune; car une suite de documents de ce genre ne laisse prise à aucun doute sur
la date de chacun d'eux et sur les déductions qu'on en peut faire. Voici donc cette
généalogie précieuse :
épouse
(Liebl., 1095, 1104).
(Liebl., 1095, 1104).
(Voir la suite page suioante.)