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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 21.1899

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Nr. 3-4
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Maspero, Gaston: Sur une forme du pronom féminin de la seconde personne du singulier
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https://doi.org/10.11588/diglit.12428#0209

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198

SUR UNE FORME DU PRONOM FÉMININ

Pepi Ier, elle m'avait frappé par son apparence berbère; mais, occupé à des travaux
d'un ordre différent, je n'avais pas jugé opportun de poursuivre l'idée qu'elle me sug-
gérait. C'est seulement dans ces derniers temps qu'ayant repris l'étude comparative
de l'égyptien et des langues du nord de l'Afrique, je me suis décidé à publier les obser-
vations quej'ai pu faire depuis quelques années sur ce point particulier.

est la forme absolue de g—> v\ , qui en diffère par l'adjonction de o,

comme

A/WVNA

diffèrent de et de s=^> et je

laisse de côté, pour le moment, la finale o, afin de ne m'occuper que de : c'est
cette qui me paraît pouvoir s'expliquer par l'analogie des langues berbères. Si l'on
compare en effet §=5^^ à son masculin s=s^>, on est amené à se demander si la
notion du féminin n'est pas exprimée par la finale : or, c'est m, vocalisée de diffé-
rentes manières, qui, dans les dialectes berbères, marque le pronom suffixe delà seconde
personne du féminin. Ainsi, en tamachek, on a, derrière un nom et exprimant la posses-
sion, -m, [enn]em, de toi (fém.), derrière un verbe et marquant le régime direct, [ke]m,
-m, toi (fém.), derrière un verbe et marquant le régime indirect, -m, -am, -[h]am, à toi
(fém.), derrière les prépositions, -em, toi (fém.) \ tandis que les dialectes du Mzab offrent,
dans les mêmes positions, -em (Oued Rir', -im), -m, -iam (Ouargla et 0. Rir', -am)2 et
et le kabyle, -m, -im, -am, -[k]em, -iam3. M et ses variantes, -em, -am, -iam, repré-
sentent donc pour le berbère le pronom féminin de la seconde personne du singulier
suffixe. Cette -m berbère du féminin ne serait-elle pas J^-m, qu'on trouve dans cette
forme archaïque du pronom féminin de la seconde personne? Avant de répondre à cette
question, il faut examiner la façon dont l'égyptien archaïque et le berbère traitent les
éléments dont se compose le pronom de la seconde personne féminine.

L'égyptien a un thème s==s t, qui, — suivi de ^ ou, terminaison masculine, forme
le pronom masculin suffixe, s=>^ tou, —■ suivi de m, forme le pronom féminin
suffixe g—>_^s, TIMM> TIM> TEM- Pour en déduire le pronom isolé, il emploie trois procédés
au masculin, suffixion de o t, tk ^ tou[i]t, tout, préfixion de n et suffixion

/WW\A J!\ JX AVNAAA .s\

de o t, nitout, ce qui suppose une forme intermédiaire =_ v\ nitou, dont

je crois avoir rencontré des exemples comme de ^ nisou pour la troisième

personne du singulier masculin; on n'a encore relevé à propos du féminin que la com-
binaison s=>^^ timît, mais rien n'empêche que les autres combinaisons *nitim et
*nitimit aient existé. Quoi qu'il en soit de ce dernier point, on peut affirmer que, dans
ce système archaïque du pronom, le s=> est la marque de la personne en général, les
finales ^ ou et m sont les indices du genre, les affixes ^ t et aw« ni, les éléments
qui transforment le pronom suffixe en un pronom isolé dans ses emplois divers.

En berbère, si l'on considère d'abord les pronoms isolés de la seconde personne
singulière, on constate qu'ils sont : 1° pour le masculin, kaï, kaïou en tamachek4,

1. Hanoteaux, Essai de Grammaire de la langue Tamachek, p. 32-36.

2. Basset, Étude sur la Zénatia du Mzab, p. 5-8; Gourliau, Grammaire complète de la langue Msabite,
P. 41-46.

3. Hanoteaux, Essai de Grammaire Kabyle, p. 49-59.

4. Hanoteaux, Essai de Grammaire de la langue Tamachek, p. 22.
 
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