UN MONUMENT NOUVEAU' DE SHESIIOM,) I
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<s <s n n n
l'époque de la féodalité bubastite. Les trois cent soixante-cinq bœufs par an,
Mlll(]8 ^ ^ qUi constituaient l^W (]| ^ (] hft ~ « ce bœuf de récurrence
journalière », sont imputés comme impôt ^ - j aux ® ^ jj ^ T m ^ i T i noa^ou
dimîou ouahâou de la ville d'Héracléopolis « en Egypte », c'est-à-dire dans
la vallée, ici entre le Nil et la crête de la montagne Libyque. Les nouîtou sont les
Ci I I I
domaines, plus exactement les fiefs constitués en faveur d'un homme ou d'un dieu, et
gouvernés par cet homme ou ce dieu sous la suzeraineté du personnage qui avait con-
stitué le fief, simple particulier, baron, ou pharaon. Les c^Or ' dimîou sont les
villes, villages ou hameaux constitués en commune, avec tout l'ensemble des banalités,
terrains, édifices, droits d'usage sur le fleuve, les canaux, les mares, qui se trouvaient
dans leur circonscription. Les ^jj^ ^ i ouahâou, que je traduis par douars, faute
de mot plus précis, sont les campements des corps de métiers qui vivent à cheval sur
les frontières du désert et des terres cultivées, tels que les carriers, les chevriers; ce
sont surtout les cantonnements des Bédouins limitrophes, tels que ceux qu'on ren-
contre aujourd'hui encore en Egypte, avec groupes de tentes ou de huttes, troupeaux
de bœufs et d'autres animaux, droits de pacage et de passage pour aller à l'eau,
mais sans labours ni cultures régulières. C'étaient, on le voit, les mêmes divisions
qui existaient en Egypte jusque dans ces derniers temps et dont tant de traces sur-
vivent encore maintenant. Chacune de ces personnes civiles était frappée proportion-
nellement à son importance, et la répartition des trois cent soixante-cinq bœufs entre
elles est indiquée, unité par unité, dans des conditions qu'il convient de relever. Seules,
en effet, les <=^>y^l dimîou sont indiquées et imposées comme telles, et cela à
partir du premier mois de Shomou : « [la ville] Pasagari-Haiti, la ville c^y (
Taaît-pàqanpashosou, 1 bœuf (à elles toutes), la ville cr^lN de Busiris (Abousir-
el-Malak), 3 bœufs (à elle seule) », et ainsi de suite jusqu'à la fin du troisième mois
de Shomou. Si l'on considère que rénumération des c^^f^^ occupe le milieu de
la liste de la même manière (pie leur mention générale occupe le second rang dans l'in-
dication des organismes frappés de l'impôt du bœuf, on sera amené à conclure que les
termes qui précèdent pendant les huit mois d'Akhaît et de Parouit répondent aux
©
^ nouîtou, et les termes qui suivent pendant le quatrième mois de Shomou et les
cinq jours épagomènes répondent aux ^jj^ ^ , ouahâou. La répartition des bœufs
entre ces trois organismes donne une idée de l'importance relative de chacun d'eux.
Si maintenant on passe à l'examen plus précis des portions du texte qui se rap-
©
portent aux trois organismes, on remarquera tout d'abord que les nouîtou sont re-
> , , Ci III
présentées individuellement par les fonctionnaires militaires, civils ou religieux, auxquels
elles appartiennent. Chacune des fonctions du fief féodal avait en effet, comme chacune
des fonctions de l'État, son domaine propre dont les revenus constituaient le principal du
traitement auquel le titulaire avait droit : des redevances de diverse nature, foncières et
non foncières, en complétaient le montant. Ce domaine était distinct de la fortune propre
du titulaire ou, comme on disait, de « la maison de son père » : la « maison du père » res-
©
tait à la famille après la retraite, la destitution ou la mort, tandis que la nouît passait
-~ Ci I
au titulaire nouveau qui, d'ailleurs, pouvait être le fils ou le parent cle son prédécesseur.
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l'époque de la féodalité bubastite. Les trois cent soixante-cinq bœufs par an,
Mlll(]8 ^ ^ qUi constituaient l^W (]| ^ (] hft ~ « ce bœuf de récurrence
journalière », sont imputés comme impôt ^ - j aux ® ^ jj ^ T m ^ i T i noa^ou
dimîou ouahâou de la ville d'Héracléopolis « en Egypte », c'est-à-dire dans
la vallée, ici entre le Nil et la crête de la montagne Libyque. Les nouîtou sont les
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domaines, plus exactement les fiefs constitués en faveur d'un homme ou d'un dieu, et
gouvernés par cet homme ou ce dieu sous la suzeraineté du personnage qui avait con-
stitué le fief, simple particulier, baron, ou pharaon. Les c^Or ' dimîou sont les
villes, villages ou hameaux constitués en commune, avec tout l'ensemble des banalités,
terrains, édifices, droits d'usage sur le fleuve, les canaux, les mares, qui se trouvaient
dans leur circonscription. Les ^jj^ ^ i ouahâou, que je traduis par douars, faute
de mot plus précis, sont les campements des corps de métiers qui vivent à cheval sur
les frontières du désert et des terres cultivées, tels que les carriers, les chevriers; ce
sont surtout les cantonnements des Bédouins limitrophes, tels que ceux qu'on ren-
contre aujourd'hui encore en Egypte, avec groupes de tentes ou de huttes, troupeaux
de bœufs et d'autres animaux, droits de pacage et de passage pour aller à l'eau,
mais sans labours ni cultures régulières. C'étaient, on le voit, les mêmes divisions
qui existaient en Egypte jusque dans ces derniers temps et dont tant de traces sur-
vivent encore maintenant. Chacune de ces personnes civiles était frappée proportion-
nellement à son importance, et la répartition des trois cent soixante-cinq bœufs entre
elles est indiquée, unité par unité, dans des conditions qu'il convient de relever. Seules,
en effet, les <=^>y^l dimîou sont indiquées et imposées comme telles, et cela à
partir du premier mois de Shomou : « [la ville] Pasagari-Haiti, la ville c^y (
Taaît-pàqanpashosou, 1 bœuf (à elles toutes), la ville cr^lN de Busiris (Abousir-
el-Malak), 3 bœufs (à elle seule) », et ainsi de suite jusqu'à la fin du troisième mois
de Shomou. Si l'on considère que rénumération des c^^f^^ occupe le milieu de
la liste de la même manière (pie leur mention générale occupe le second rang dans l'in-
dication des organismes frappés de l'impôt du bœuf, on sera amené à conclure que les
termes qui précèdent pendant les huit mois d'Akhaît et de Parouit répondent aux
©
^ nouîtou, et les termes qui suivent pendant le quatrième mois de Shomou et les
cinq jours épagomènes répondent aux ^jj^ ^ , ouahâou. La répartition des bœufs
entre ces trois organismes donne une idée de l'importance relative de chacun d'eux.
Si maintenant on passe à l'examen plus précis des portions du texte qui se rap-
©
portent aux trois organismes, on remarquera tout d'abord que les nouîtou sont re-
> , , Ci III
présentées individuellement par les fonctionnaires militaires, civils ou religieux, auxquels
elles appartiennent. Chacune des fonctions du fief féodal avait en effet, comme chacune
des fonctions de l'État, son domaine propre dont les revenus constituaient le principal du
traitement auquel le titulaire avait droit : des redevances de diverse nature, foncières et
non foncières, en complétaient le montant. Ce domaine était distinct de la fortune propre
du titulaire ou, comme on disait, de « la maison de son père » : la « maison du père » res-
©
tait à la famille après la retraite, la destitution ou la mort, tandis que la nouît passait
-~ Ci I
au titulaire nouveau qui, d'ailleurs, pouvait être le fils ou le parent cle son prédécesseur.