Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue égyptologique — 1.1880

DOI Heft:
Nr. 2-3
DOI Artikel:
Revillout, Eugène: Note annexe sur la syntaxis des temples, ou budget des cultes, sous les Ptolémées
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10048#0103

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Pkemier extrait de la chronique démotique de Paris.

85

il n'y pouvait rien changer. Tout était prévu par les règlements : Et si quelque somme restait
impayée, il est bien certain que les employés de l'administration centrale en profitaient seuls.

Ce point ressort du reste avec évidence des pétitions même des jumelles et des pièces
y annexées.

Ces employés devaient être nombreux ; on en peut juger d'après ceux que l'on voit figurer
dans les papyrus. Il fallait bien des gardiens spéciaux, receveurs, payeurs, agents comptables,
pour les greniers des diverses espèces de céréales, pour les magasins d'huile, etc.

Il n'est pas question d'argent monnayé à propos des jumelles, qui, pour les liturgies
qu'elles accomplissaient, soit à l'Apiéion, soit près du sanctuaire d'Esculape, recevaient exclu-
sivement des allocations en nature. Mais d'après le prix que coûtaient les céréales à Memphis,
ces années-là même, nous pouvons juger qu'en grains et pains cuits seulement, sans compter
les mesures d'huile de sésame et d'huile de ricin qui leur étaient en outre attribuées, ces
allocations s'élevaient pour elles à une valeur dépassant alors annuellement six talents de
cuivre, 36,000 drachmes.

L'Égypte était, du reste, par excellence un pays producteur de céréales. Elle en four-
nissait les peuples pasteurs du temps d'Abraham et de Jacob, comme plus tard elle en
fournissait Constantinople et le monde byzantin. Il ne faut donc pas nous étonner si nous
voyons, sous les Ptolémées, les greniers royaux, assimilés au trésor public, être mis à con-
tribution pour le paiement des fonctionnaires.

Les céréales, blé ou olyre, figuraient naturellement en première ligne dans les livraisons
en nature. C'étaient, en quelque sorte, une monnaie courante. Aussi dans le décret de Rosette,
bien que ce décret fut rédigé dans ces mêmes sanctuaires de Memphis où des fournitures
d'huile, et bien d'autres sans doute, entraient également dans la «jimaÇtç, on a mentionné
seulement le blé à côté de l'argent, dans le passage déjà cité, relatif à cette cuv-aÇtç : « ap-fu-
pty.aç y.c.'. aertxaç ».

De même, Hérodote, énumérant les revenus que le roi perse Darius retirait de ses
provinces quand il en vient à l'Egypte, indique un tribut de sept cents talents en argent
pour le roi, et de sept cents talents en blé pour l'entretien de la garnison perse, ainsi que
des auxiliaires, qui restaient cantonnés à Memphis, dans la citadelle du mur blanc, sous les
rois perses, comme sous Amasis, (Hérodote III à XCI.)

Sous les Ptolémées, les soldats grecs attachés à une garnison à poste fixe, recevaient
leur solde en partie en blé, en partie en argent, (Pap. 2 de Londres.)

Enfin dans le grand nombre de contrats de mariage en langue égyptienne démotique
dont j'ai donné la traduction, on voit le mari, assurant à sa femme une pension annuelle,
s'engager à lui remettre à ce titre une somme déterminée, un certain nombre de mesures de
blé, et un certain nombre de mesures d'huile.

Telles étaient donc les coutumes en Egypte, non-seulement pour le traitement des
fonctionnaires, la solde des troupes, mais pour les pensions réglées d'avance entre particuliers.

Nous n'avons pas besoin de rappeler que sous l'empire romain un pareil système a été
suivi pour les annones des fonctionnaires militaires ou civils.

Notons que sous les Ptolémées, comme nous le montre le papyrus gree n0 2 du British
Muséum, la solde en nature attribuée à ceux des soldats qui, inscrits dans les cadres de
 
Annotationen