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Revue égyptologique — 4.1885

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Nr. 3-4
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Groff, William: Une question de priorité
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https://doi.org/10.11588/diglit.11062#0168

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Une question de petokité.

151

Chez les Arabes les deux lettres ttf s et D s sont ordinairement confondues dans une
seule ur° s, et le s hébreu est rendu par ^ s. Peut-être ne saurais-je mieux faire pour
résumer cette question que de citer ici les conclusions de M. Hincks,1 qui après avoir étudié
la question des transcriptions du D hébreu dit : on ne peut s'appuyer sur aucune transcription
hébraïque contenant D, aussi est-il absolument impossible de décider la question de savoir
si les textes originaux avaient D ou ttf.

Le nom de Joseph, tel qu'il se trouve dans les listes de Karnak, est un nom propre,
transcrit par l'écriture égyptienne vers le XVIIe siècle avant notre ère. Comme nous venons de
le voir rien ne s'oppose à l'identification du n° 78 avec ce que la Bible nous représente comme
la famille de Joseph et le n° 102 avec celle de Jacob.

Nous ne suivrons pas le savant professeur de Breslau dans les pages 3 à 16, où ses
conclusions s'écartent notablement des nôtres. M. Meyer termine en livrant aux méditations
de son lecteur ces belles hypothèses : «Abram est-il une divinité de la tribu de Kaleb?2»
«Abraham est-il identique avec le dieu Dusares des Nabatéens?3»

Le nom Dusares se décompose en Dhu — b>D maître, et sares = Sarah. Le maître de
Sarah (femme d'Abraham) fut Abraham, alors Abraham — Dusares, si j'ai bien compris!
Mon travail qui a pour base l'histoire et les hiéroglyphes, n'a rien à craindre des hypothèses.
Qu'on le change en détail, c'est possible, mais les grandes lignes que nous avons essayé de
tracer, resteront,

Il y a maintenant bien des années qu'en lisant attentivement l'histoire sainte, nous étions
vivement frappé par la coïncidence que la Genèse s'arrêtait brusquement vers l'époque où
l'histoire profane nous enseigne que les rois pasteurs sémites furent expulsés de l'Egypte. La
tradition place la descente d'Israël en Egypte sous le roi. pasteur Aphobis, et le papyrus
Sallier I nous parle d'une révolte des Égyptiens contre un roi, nommé Apapi. L'Exode ne
reprend l'histoire qu'avec Ramsès II. Cette énorme lacune dans le texte hébreu s'étend donc
depuis vers la fin (?) de la XVIIe dynastie jusqu'au milieu de la XIXe. Nous nous étions
demandé alors, si ce n'était pas dans les textes hiéroglyphiques de l'Egypte qu'il fallait cher-
cher à la combler. Notre travail est peut-être un premier rayon de lumière dans ces ténèbres.
Nous avons établi un point fixe autour duquel viendront se grouper d'autres faits historiques.
Car là où la Bible est silencieuse, les hiéroglyphes parlent.

Voilà, mon cher maître, les quelques remarques que j'avais à faire, espérant que vous
voudriez bien me considérer comme un de vos élèves à l'Ecole du Louvre.

Agréez, etc.

William N. Groff.

Paris, le 4 mai 1886.

1 Chabas, Mélanges, 2" série, p. '275.

2 «.....Hebron aber ist, Avie bekannt, kein judâischer, sondera ein kalibbaischer Ort, und so wird

man wohl in Abram ein altes Verehrungswesen des Staminés Kaleb suchen miissen, . ...» (p. 15).

3 «.....Abraham sei identisch mit dem nabatàischen Gotte Dusares.....Was der Name Dusares

bedeutet, ist vollig dunkel; ins Hebraische iibertragen wïïrde dû-sarâ, dhrTl-sarâ(i) lauten ,ïtt>bl?2 «Herr,
Gemal der Sarâj » . . . .» (p. 16).
 
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