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Revue égyptologique — 4.1885

DOI issue:
Nr. 3-4
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Revillout, Eugène: Une page de l'histoire de la Nubie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.11062#0174

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Une page de l'histoire de la nubie.

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et que le n° 162 joint immédiatement à celui de grand prêtre. Cette fois il ne s'agit ni de
Hema Ier, fils de Petborpcbrat, ni de Hema (II), fils de Nesmin, fils de Hema (Ier), fils de
Pethorpchrat, mais au contraire de Nesmin, fils de Hema (Ier), c'est-à-dire du fils du con-
temporain de Nechthorhib. On prie Xem-min d'accorder la vie à cet Aik pères.

Qu'on me pardonne de m'être tant étendu sur cette famille. Mais c'est qu'en Nubie et
dans les contrées voisines on ne possède pas d'inscriptions démotiques plus anciennes.

A Hamamat il faut noter aussi le n° 167, nous racontant qu'en l'an 20 de Ptolémée,
fils de Ptolémée (sic), les charpentiers (am) érigèrent la statue de la reine Arsinoè (Phila-
delphie). Cette date est intéressante; car nous avons indiqué dans nos articles intitulés Notes
sur la chronologie des Lagides (lre année), le Budget des cultes (3e année, n° 2), etc., que
c'était précisément à cette date que remontait le culte d'Arsinoè Philadelphe et la stèle publiée
par M. Naville est venue confirmer après coup nos déductions en prouvant que les statues
d'Arsinoè furent, en effet, établies à Pitbom en l'an 20 (voir la Revue bibliographique du n° 4
de la 3e année). Nous n'avions point alors fait attention à notre n° 169 d'Hamamat qui montre
le même fait, à la même date, à l'autre bout de l'empire égyptien.

En Nubie proprement dite, à Dakké, la plus ancienne inscription démotique est encore
postérieure. Elle remonte seulement aux dieux Evergètes,1 c'est-à-dire soit à Evergète Ier,
soit à Évergète IL C'était peut-être à peu de distance du célèbre Ergamène que les écrivains

1 Notons que le temple môme de Dakké est d'Auguste selon le premier éditeur de Champollion.
Mais dans les Monuments, p. 114, Champollion reproduit justement une inscription d'Evergète II et de sa
femme Cléopâtre, «la régente des deux mondes, la royale épouse, la royale fille, la royale sœur». Une ins-
cription grecque au nom d'Evergète II se trouvait également au centre de la frise à la place occupée
d'ordinaire par le disque ailé (p. III). Evergète II était donc un des fondateurs du temple de Dakké comme
de celui de Philée, où il paraît avec son père Epiphane et son grand-père Philopator {Monuments, p. 17.3
et suiv., 185 et suiv., 191 et suiv.). Philométor, son frère, est également nommé à Philée (ibid. p. 189 et 208).
Mais il est vrai de dire que l'œuvre est surtout là également d'Evergète IL Aussi est-ce Évergète II qui
fit au temple d'Isis de Philée la célèbre donation des deux bords du Nil, reproduite par Champollion, p. 100.

Revenons-en à Dakké. Un autre tableau, analysé p. 119, y représente aussi Philopator, sa mère Béré-
nice et sa sœur Arsinoè, ce qui prouve qu'il posséda Dakké avant l'insurrection qui, à sa mort, repoussa les
Grecs de la Nubie et de la Thôbaïde et de presque toute l'Egypte, Avant lui nous trouvons à Dakké les
travaux d'Ergamène (ibid. p. 119 et 121) et après lui ceux d'Auguste (ibid. 115). Le culte prédominant à
Dakké paraît être celui de Thot, comme le prouvent les inscriptions démotiques et hiéroglyphiques. Mais on
y trouve celui d'Isis de Philée et de plusieurs autres dieux et déesses, entre autres celui du grand serpent
dont parle le n° 154 démotique. M. le marquis de Rochemonteix nous en a donné un bon estampage. Elle
débute ainsi : «Adoration de Metelbem, fils de Uit, dont la mère est Taèse, devant ce grand serpent. —
»Chaque jour je te prie; car tu m'as sauvé, ainsi que ma mère et mes frères. Que tu prennes Meru (?) mon
»fils sain et sauf, afin que je fasse servir ta Majesté . . . .» Le n° 155 dont nous avons également un estam-
page est fait par le frère du précédent, Kerui, fils de Uit et de Taèse. Notre personnage adore à la fois
Thot et ses dieux tjuyvaôi et particulièrement le grand serpent qu'il nomme plus loin le seigneur roi psai

f/Vj'îllo 3 U- ^n sarï I110 ce t^ei1 *r<^s "généré dans le Haut-Nil est devenu le dieu suprême des gnos-
tiques (voir les entretiens du chacal Koufi et les papyrus magiques). Parmi ces inscriptions démotiques
relatives au culte et provenant de Dakké j'en signalerai une inédite dont l'estampage porte simplement :
«Devant Thot de Pnebs le dieu grand, Uhm» (escalier). Une autre sur la façade du secos d'Ergamène :
«L'adoration de Pétèsé demeure devant Thot à jamais!» Une autre (Pronaos paroi ouest devant Horus) :
«Adoration à Horpaesi, le dieu grand, Souhor». Une autre inscription inédite (pronaos paroi sud-ouest premier
registre devant Thot) : «Je demeure à jamais devant Thot de Pnebs. Je multiplie les supplications chaque
année devant Thot de Pnebs. — Horpaesi fils de Petipeti.» Mais nous reviendrons sur tout ceci ainsi que
sur les autres inscriptions inédites qu'a bien voulu nous confier M. de Rochemonteix.
 
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