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Revue égyptologique — 4.1885

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Nr. 3-4
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Revillout, Eugène: M. Birch
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https://doi.org/10.11588/diglit.11062#0208

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M. BiRCH.

191

à la Bibliothèque Nationale, qu'il n'avait pu acquérir pour le British Muséum par suite
d'un manque d'entente existant alors dans l'administration de ce grand établisse-
ment. Ajoutons du reste que M. Birch tenait tellement à ses fonctions de conser-
vateur et à la mission qui lui incombait en cette qualité qu'il refusa, à plusieurs
reprises, le titre de Directeur ou, comme l'on dit en anglais, de Principal Librarian.
«Dans ce poste», nous disait-il, «on ne peut plus faire vraiment de la science :
» tous les moments sont pris par les préoccupations administratives. »

Mais s'il ne voulait pas être écarté de son cher département, c'était pour pou-
voir mieux lui consacrer tout son temps, tout son zèle, toutes ses connaissances si
variées1 et si profondes. Il ne croyait pas, lui, que la collection était pour le con-
servateur, mais que le conservateur était pour la collection, et dans son esprit cette
collection appartenait en quelque sorte à tous ceux qui voulaient l'étudier. Ces prin-
cipes, il les répétait sans cesse à quiconque était sous ses ordres, et quand ses em-
ployés ne trouvaient pas quelque chose, et qu'on ne pouvait se faire communiquer
un objet, on n'avait qu'à s'adresser à lui : on l'avait aussitôt. «Rappelez-vous»,
disait-il souvent, «que ce qui est ici n'est pas à vous, mais au British Muséum, et
»que vous devez agir en conséquence.» Lui-même, malgré son grand âge et son
état de santé souvent chancelant, il se mettait à la disposition des savants, cher-
chait avec eux, leur prodiguait, sans compter, non seulement ses moments, mais
encore ses conseils et les trésors inépuisables de son vaste savoir. Si des documents
nouveaux et intéressants étaient acquis par lui, aussitôt il les signalait à ceux que
cela pouvait intéresser. Cela ne l'empêchait pas, du reste, d'en faire largement usage
lui-même dans ses travaux et de les livrer au public dans ces magnifiques publications
officielles dont il a eu l'initiative et qui feront l'honneur éternel du British Muséum.

Aussi pour tous représentait-il la maison même. Certes, il avait bien des col-
lègues distingués qui, comme lui, étaient doctes aussi bien que docteurs, et cependant
quand on avait parlé du «docteur», personne ne s'y trompait : il s'agissait du doc-
teur par excellence, du conservateur par excellence, de notre regretté et savant ami,
le docteur Birch.

III.

Ce fut autour de lui que se groupèrent tous les savants de la Grande Bre-
tagne pour constituer la plus vivante des académies d'Europe : la Société d'ar-
chéologie dont il devint le président perpétuel. L'égyptologie y était surtout repré-
sentée, en dehors de lui qui en était l'un des pères, par le déchiffreur infatigable
Goodwin et l'éminent philologue Le Page-Renouf. 2 Quant à l'assyriologie, elle y

1 M. Birch n'était pas seulement égyptologue. C'était un helléniste éminent, un bon sémi-
tisant, un sinologue distingué et un assyriologue instruit.

2 Après que cette notice avait été écrite et envoyée, en épreuves, en Angleterre, M. Birch
a trouvé au British Muséum un digne successeur dans notre excellent ami M. Le Page-Renouf.
 
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