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Revue égyptologique — 6.1891

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Nr. 3-4
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Revillout, Eugène: Leçon d'ouverture: prononcée à l'École du Louvre, le lundi, 19 décembre 1887, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.11061#0190

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Eugène Revillout.

»fils d'Horiinouth, fils d'Horpra; dont la mère est Hoan/. — Vous établirez (vous rendrez
» stable) le nom de son fils aîné, qu'il aime, le bien aimé père divin, germe et serviteur de
»Ptah; Unrof de Un/em, seigneur de force (peht) Nébanx, fils de Téos; dont la mère est
>> Tetimouth ; (et de) son fils le bien aimé père divin (mer neter at) Petiarendotes, fils de
» Téos, fils d'Horimouth, mère Tétimouth. Écrit l'an 3, le 9 Phaophi. »

Ces tendres sentiments de famille subsistaient même après la mort des parents aimés.
Rien n'est plus riche sous ce rapport que Fépigraphie égyptienne. On se plaît à dire souvent
que les Egyptiens nourrissaient leurs morts et que dans leurs rites funèbres ils ne se faisaient
pas une idée nette de la vie future toute spirituelle. Cela tient sans doute à ce que les
stèles funéraires, ordinairement écrites pour un seul mort et par sa famille, commencent par
la formule : des milliers de bœufs, d'oies, etc. à la personne d'un tel. On a pensé que ces
victuailles étaient une nourriture destinée au mort et non un sacrifice pour le mort, Mais
que dira-t-on de prières faites collectivement pour plusieurs morts en l'absence de tout sacri-
fice? Or ces prières sont très fréquentes au Sérapéum. Je citerai par exemple le n° 110,
commençant ainsi :

« 0 Ptah ar Sanéfi, seigneur d'Anchto, Sokar Osiris, dieu grand, seigneur de la tombe,

déterminatif locatif à la fin du mot %em et ayant pour correspondant démotique f-^j < ^610 pahor neh
se/em le temple d'Horus neb fsej/em. Mais notre stèle, qui fait de un/em le seigneur de Peht (force),
ne laisse pas de doute sur la manière dont il faut interpréter le bilingue de Boulaq. Evidemment un xem

(l'être de xe,n) est, je le répète, un eomp„sé de deux mots. Le nom géographique xem ÇJ) qui désigne

aussi Panopolis et plusieurs autres localités (voir Dict. géogr., p. 575 et suiv.) n'est dans les stèles de
provenance memphite qu'un doublon ou plutôt que la forme primitive de se/em. En effet c'est sous cette

forme xHbc! | ffff^j J^V, g qu'on trouve ce titre dans un texte fort ancien (Denkm., II, 120). On a

donc eu successivement les formes , "^va" , . Puis une erreur de lecture a amené — toujours

es ©' v ©' ®Ji©—h— es
à côté de ces formes, pieusement conservées — la forme ^a. , qu'on a lue à tort se/em, et même des

formes telles que , etc. Notons qu'en démotique même une semblable erreur était possible,

puisque le signe 1 vaut et est transcrit .«a.m (d'après l'autre valeur de =3^=:) dans plusieurs plan-

chettes bilingues. Or le même signe 1 a, tout le monde le sait, la valeur —m— s. Pour nous résumer,

nous conclurons en disant que les formes ^ , etc., agrémentées d'un sic dans le Dictionnaire géogra-

û © û @

phique (p. 137), sont les formes bonnes et primitives, tandis que les autres ne sont que des'erreurs. Quant à
l'assimilation traditionnelle de Se^em à Létopolis, elle nous paraît pouvoir être conservée, mais elle ne
s'applique que d'une façon fort indirecte à nos stèles du Sérapéum; car toutes ces stèles sont des stèles
memphites et la plupart sont relatives, nous l'avons dit, à des prêtres occupant à Memphis des fonctions
importantes. Si l'on vénérait à Memphis Hor neb xem ou Serein, c'est tout au plus comme on vénérait à
Napata l'Amon de Thèbes, etc. Sans préjuger la question d'une ville de xem, située dans le deuxième nome
de la Basse-Egypte, il nous paraît donc certain que la demeure de /em, mentionnée dans les stèles mem-
phites, était un temple memphite très voisin du Sérapéum et peut-être situé dans son enceinte. Il est im-
possible d'expliquer autrement la multitude de nos textes du Sérapéum classant l'être de xem (un XGm) 011
Hor neh (sej^em parmi les divinités memphites perpétuellement invoquées, parmi les divinités du nmr blanc
en un mot.

La stèle bilingue 137 de Boulaq nous prouve du reste expressément la chose; car à la ligne 14 et 15
du texte démotique en énumérant les enfants du prêtre memphite Anemher, elle dit : « On lui enfanta un
»fils et trois filles. On fit de sa fille aînée une chanteuse de Xem (ftj^) neb senu dans le sanctuaire de
» Memphis. » Ainsi il est certain que le dieu Xem (ou Min) avait une chapelle dans le sanctuaire de Mem-

phis, aussi bien qu'à Panopolis. C'est certainement cette chapelle qui est appelée ^ } © 6^ a^us^ve"

ment , et il faut renoncer à voir dans les unro de serein sans cesse mentionnés dans les stèles du

Sérapéum des grands prêtres de Létopolis. Répétons-le d'ailleurs, toutes ou presque toutes les notions
tirées par Brugsch des stèles du Sérapéum sont fausses.
 
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