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Revue égyptologique — 6.1891

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Nr. 3-4
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Revillout, Eugène: Une importante découverte, [1]: papyrus contenant le célèbre discours inédit d'Hypéride contre Athénogène; lecture faite à l'Académie des Inscriptions et Belles lettres le 18 janvier
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https://doi.org/10.11588/diglit.11061#0234

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Eugène Revillout. Une impoktante décotjveete.

«La loi relative aux testaments est à rapprocher des précédentes. Elle ordonne que
»rhomme sans enfant ait le droit de disposer de ses biens comme il lui plaît; mais sauf en
»cas de vieillesse, ou de maladie, ou de folie, ou s'il subit l'influence d'une femme, ou s'il
»est tenu soit en prison, soit sous une contrainte, sous une pression quelconque.1»

........o TtEQt rwv ôia-9-fjy.cov vôf.ioç TcaQarcXrjGiog rovroiç èaxiv. KsXsvel aitaièi

è^eïvat tà êavrov ôiaridsod'ai, cbç Uv tiç fiovhrfvai, nh)v rj yrjQcoç evs%sv, rj vôoov, rj ^lavicov, rj
yvvaixi 7teid-ô[iBvov, rj vtco ôsGfÀOv rj vrrô tlvoç âvâyurjç KaTalrj(p$évta.

«Eh bien! s'écrie, après ces citations, l'adversaire d'Athénogène, puisque même les
» èYYÛat et les BtaÔYpwu par lesquelles on dispose de ce qu'on a bien en propre ne sont pas
» toujours efficaces, comment donc, alors qu'Athénogène a disposé de ce qui était à moi,
» pourrait-il falloir que de telles dispositions restassent souveraines? Comment donc! si quel-
» qu'un, pour le règlement de sa fortune, a écrit un testament, étant sous l'influence d'une
» femme, ce testament est déclaré nul; et moi, quand l'hétaire d'Athénogène m'a persuadé
»pour ma perte, je ne devrais pas saisir, l'ayant à ma portée, la branche de salut que je
» trouve dans les termes même de la loi, moi qui, pour conclure ce contrat, avais été privé
»par eux de mon libre arbitre?»

f Orcov ôè ovôs tcsqI tcov avrov îôltov al èyyvai xai ai ôia$rjxaL xvQiai slaiv, tccqç ^3rj-
voyévei ye, xai tcsqI rwv èfiwv gvv-d-efiévcp, rotavxa ôsi v.vqia eîvat; Kal èàv fxév nç slç
ôioi^Gtv tcov avrov yvvaivl Tcei-9-ôfisvoç ôiaiïrjxaç yoâcprj, av.vooi eGovrat' ote ôè èyco tfj
Idd-îjvoyévovç aza'iQa. èrcs'iGd-rjv tcqôç ârcolco'kévai, ov ôéï, dg e/w, (.1 aloeïv %rjv ftorjd-uav tijv
èv Tco vâ[xtp ysyQa/.ij£vrjv, âvayaaGd-slç vrtb tovtcov tavra Gw-^eG-d-ai;

Hypéride pouvait d'autant mieux représenter l'influence d'une femme comme une véri-
table contrainte morale qu'à ce qu'on raconte de sa vie, il avait trop souvent subi cette in-
fluence. C'était là surtout son côté faible; et les jurés d'Athènes devaient un peu sourire,
mais avec bienveillance, quand ils l'entendaient insister ainsi sur les conséquences néfastes
qui résultent parfois des charmes du beau sexe. Rien de plus conforme, du reste, à l'esprit
de la législation de Solon qui, pour ce genre de suggestion, allait tout aussi loin peut-être
que l'école actuelle de Nancy.

Les séductions de l'hétaire Antigone sont donc incriminées non moins que les ma"
nœuvres frauduleuses de son complice Athénogène. A eux deux, ils ont fait du client d'Hy-
péride ce qu'ils ont voulu. Il les croyait d'ailleurs des gens honnêtes, il ne soupçonnait pas
leur dol, il souscrivait à ce qu'ils décidaient. Leur est-il possible de s'appuyer sur un contrat
qu'ils lui ont imposé, lui ayant dressé des embûches? Ne se contentant pas d'avoir reçu
de lui 40 mines, c'est-à-dire deux tiers de talent (ou quatre mille drachmes); le prix convenu
de la vente, on a voulu le dépouiller en outre de cinq talents (trente mille drachmes) —
comme on dépouillerait un captif — après l'avoir ainsi pris au piège.

Ici encore nous sommes dans un bas de colonne très mutilé; et pour bien suivre la
pensée, il faut un peu lire entre lignes.

(La suite prochainement.)

L'Éditeur Ernest Leroux, Propriétaire-Gérant.
 
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