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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3.1859

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Nr. 2
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Mérimée, Prosper: Les marbles d'Halicarnasse
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https://doi.org/10.11588/diglit.16988#0069

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LES MARBRES D'HALICARXASSE

Le Musée Britannique, déjà si riche en
marbres grecs, vient d'ajouter à ses collections
une suite de fragments d'architecture et de
sculpture provenant du tombeau de Mausoie,
découvert à Boudroum, en 1857, par M. Ch.-T.
Newton. Avant de présenter quelques observa-
tions sur le style très-original des sculptures
qui décoraient ce tombeau, je dois rappeler le
peu que nous ont appris les auteurs de l'anti-
quité sur l'âge et la disposition du monument
lui-même.

Il fut fondé par Artémise, reine de Carie,
qu'il ne faut pas confondre avec une autre reine
du même pays et du même nom, qui combattit
pour Xercès à Salamine. L'Artémise du tom-
beau, fille d'Hecatomnus, avait épousé son frère
aîné Mausoie. Ce mariage entre frère et sœur
prouve que les Cariens avaient d'autres mœurs
que les Grecs, que vraisemblablement ils ap-
partenaient à une autre race, et que leurs rois
suivaient les usages de la cour de Perse dont
ils étaient les vassaux. Aux veux des Hellènes,
les Cariens passaient pour des Barbares; cependant, quelques érudits ont
iîssayé de prouver qu'ils parlaient un dialecte grec. Quoi qu'il en soit, ils
formaient une petite nation très-belliqueuse qui avait appris au monde à
manier le bouclier, le bras passé dans des courroies, tandis qu'avant
on le portait pendu au cou le long de l'épaule. Mausoie, dynaste ou roi
d<i Carie, feudataire du roi de Perse, avait fait des conquêtes, rançonné
ses voisins, el parmi 1rs pasteurs dépeuples, pour parler comme Homère,
nul n'eut l'art de tondre son troupeau de plus près. Hausses États, il tirait
m. <.>
 
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