ESTAMPES SATIRIQUES
BOUFFONNES OU SINGULIÈRES
RELATIVES A l'\RT ET AUX ARTISTES FRANÇAIS PENDANT LES
xviie et xviiie siècles.
I
Les estampes anciennes représentant des sujets satiriques, bouffons
ou singuliers ont été, jusqu'à présent, assez négligées, aussi bien dans
l'histoire de l'art que dans l'histoire politique et dans celle des mœurs.
Cela vient de ce qu'il n'existe point d'étude spéciale, approfondie et com-
plète sur ces productions, si conformes à l'esprit français et si propres à
le faire juger. Pourtant quel livre à mettre au jour que celui qui traiterait
un sujet si fécond et si intéressant? Mais aussi quel ensemble de connais-
sances en histoire, en politique, en biographie, il faudrait réunir pour
oser l'entreprendre !
Nous n'abordons aujourd'hui, pour notre part, qu'un côté d'une œuvre
si considérable, en décrivant, avec les éclaircissements nécessaires, les
satires gravées, assez peu nombreuses, qui se rapportent à des faits ou à
des personnages, plus ou moins connus,- de l'art français. Même en res-
treignant ainsi notre cadre, nous avons dû nous livrer à des recherches
fort longues, à raison de la rareté même des estampes ou de la difficulté
que présentait leur explication. Et à combien de points divers de l'art ne
nous feront-elles pas toucher en effet, par exemple quand elles rappellent
quelque abus, tel que le rognagc des monnaies avant Louis XIII, ou quand
elles combattent la création d'une maîtrise de gravure et celle d'une cen-
sure exclusive el personnelle du même art, ou encore quand elles attaquent
l'antique et respectable institution de l'Académie de peinture de Saint-Luc
au profit de sa jeune rivale l'Académie royale de peinture et de sculpture,
• en attendant qu'elles s'en prennent plus tard aussi à cette dernière et se
moquent de ses expositions au.r salons du Louvre!... Puis ce seront des
BOUFFONNES OU SINGULIÈRES
RELATIVES A l'\RT ET AUX ARTISTES FRANÇAIS PENDANT LES
xviie et xviiie siècles.
I
Les estampes anciennes représentant des sujets satiriques, bouffons
ou singuliers ont été, jusqu'à présent, assez négligées, aussi bien dans
l'histoire de l'art que dans l'histoire politique et dans celle des mœurs.
Cela vient de ce qu'il n'existe point d'étude spéciale, approfondie et com-
plète sur ces productions, si conformes à l'esprit français et si propres à
le faire juger. Pourtant quel livre à mettre au jour que celui qui traiterait
un sujet si fécond et si intéressant? Mais aussi quel ensemble de connais-
sances en histoire, en politique, en biographie, il faudrait réunir pour
oser l'entreprendre !
Nous n'abordons aujourd'hui, pour notre part, qu'un côté d'une œuvre
si considérable, en décrivant, avec les éclaircissements nécessaires, les
satires gravées, assez peu nombreuses, qui se rapportent à des faits ou à
des personnages, plus ou moins connus,- de l'art français. Même en res-
treignant ainsi notre cadre, nous avons dû nous livrer à des recherches
fort longues, à raison de la rareté même des estampes ou de la difficulté
que présentait leur explication. Et à combien de points divers de l'art ne
nous feront-elles pas toucher en effet, par exemple quand elles rappellent
quelque abus, tel que le rognagc des monnaies avant Louis XIII, ou quand
elles combattent la création d'une maîtrise de gravure et celle d'une cen-
sure exclusive el personnelle du même art, ou encore quand elles attaquent
l'antique et respectable institution de l'Académie de peinture de Saint-Luc
au profit de sa jeune rivale l'Académie royale de peinture et de sculpture,
• en attendant qu'elles s'en prennent plus tard aussi à cette dernière et se
moquent de ses expositions au.r salons du Louvre!... Puis ce seront des