g) QÎUESTIONS D’ART
A PROPOS DE L EXPOSITION
DES ARTS RELIGIEUX
A LYON
Ceci n’est pas un compte rendu de l’exposition
de Lyon : il serait d’ailleurs quelque peu tardif.
Pas davantage celui d’une de ses sections. Mais,
comme tant d’autres, j’ai poussé, l’an dernier, jus-
qu’à la ville de la soie, et je suis entré dans les
galeries.
Longuement, je m’étais arrêté devant les cha-
toyantes étoffes, devant les menaçants produits de la
métallurgie moderne : sur le tard seulement, j’avais
pénétré dans un pavillon séparé, celui des arts reli-
gieux. Les derniers rayons d’un soleil d’automne
perçaient les vieux vitraux du péristyle ; dans les
demi-teintes du crépuscule, broderies d’or, mosaïques,
orfèvreries, baignées dans un doux clair-obscur, ne
laissaient plus apercevoir que de pâles silhouettes mol-
lement estompées. Peu de monde. On se serait cru
dans les silencieuses profondeurs d’une basilique, sous
les lourds encorbellements des salles d’un trésor. Et
le lendemain matin je suis revenu. Mais, en pleine
lumière, nous n’étions plus les mêmes, ni homme, ni
choses. Je voudrais aujourd’hui, oubliant la première
impression, toute d’illusions, chercher si les arts ici
représentés atteignent, dans leur ensemble comme
A PROPOS DE L EXPOSITION
DES ARTS RELIGIEUX
A LYON
Ceci n’est pas un compte rendu de l’exposition
de Lyon : il serait d’ailleurs quelque peu tardif.
Pas davantage celui d’une de ses sections. Mais,
comme tant d’autres, j’ai poussé, l’an dernier, jus-
qu’à la ville de la soie, et je suis entré dans les
galeries.
Longuement, je m’étais arrêté devant les cha-
toyantes étoffes, devant les menaçants produits de la
métallurgie moderne : sur le tard seulement, j’avais
pénétré dans un pavillon séparé, celui des arts reli-
gieux. Les derniers rayons d’un soleil d’automne
perçaient les vieux vitraux du péristyle ; dans les
demi-teintes du crépuscule, broderies d’or, mosaïques,
orfèvreries, baignées dans un doux clair-obscur, ne
laissaient plus apercevoir que de pâles silhouettes mol-
lement estompées. Peu de monde. On se serait cru
dans les silencieuses profondeurs d’une basilique, sous
les lourds encorbellements des salles d’un trésor. Et
le lendemain matin je suis revenu. Mais, en pleine
lumière, nous n’étions plus les mêmes, ni homme, ni
choses. Je voudrais aujourd’hui, oubliant la première
impression, toute d’illusions, chercher si les arts ici
représentés atteignent, dans leur ensemble comme