Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 16.1896)

REMBRANDT A LEYDE

(deuxième et dernier article)!

On peut, avec une faible dose d’ima-
gination, se figurer ce que devait être cet
atelier bon enfant, où le maître, en 1628,
avait vingt-deux ans; Licvcns, à peine
vingt et un ; van Vliet et de Poorter à peu
près autant; Gérard Dou, quinze ; les au-
tres élèves, à l’avenant. On ne devait pas
y pontifier beaucoup ; les grands prin-
cipes de l’enseignement devaient s’y ré-
duire à l’observation de la nature, assai-
sonnée du « je ne sais quoi », dont parle
Fromentin quelque part. Ce «je ne sais quoi », du reste, est tout
simplement la vision simpliste des maîtres de toutes les écoles, le
sentiment de la relation juste entre chaque détail et l’ensemble du
sujet à reproduire ; c’est, en d’autres termes, la véritable observation
de la nature. Le jeune maître, avant tout, prêchait d’exemple. Il
savait que le choix du sujet, l’arrangement des costumes, la justesse
des attitudes, le groupement des personnages, la distribution équi- I.

I. Voir Gazette des Beaux-Arts, t. XVI, p. 26b.