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Blinkenberg, Christian [Hrsg.]; Dyggve, Ejnar [Hrsg.]; Carlsbergfondet [Hrsg.]
Lindos: fouilles et recherches 1902 - 1914 et 1952;; fouilles de l'acropole (1,Texte): Les petits objets — Berlin: De Gruyter, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.52556#0030
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ιρ

INTRODUCTION

20

4e siècle était une période dont l’art possédait encore
des forces créatrices. L’aspect de l’ancienne image
n’aurait plus été conforme aux idées qu’on se faisait
alors sur la déesse, qui avait pris au fur et à mesure
un caractère plus purement hellénique que ne l’avait
possédé d’abord la déesse lindienne. Dans la ville
la plus célèbre de Grèce, un nouvel idéal d’Athéna
avait été créé entre temps, idéal qui avait trouvé son
expression la plus sublime dans l’Athéna Parthénos
de Phidias. A cette époque, c’est-à-dire vers la fin
du 5e siècle, on représentait de préférence la déesse
debout et armée, mais non pas en attitude de combat.
Ce nouvel idéal d’Athéna diffère sensiblement des
représentations archaïques, qui nous montrent en
général la déesse ou paisible et assise ou munie de ses
armes et prête au combat. Le nouveau type constitue
pour ainsi dire une contamination de ces deux figura-
tions.
Aspect de la Nous avons eu le bonheur de trou-
nouvelle image. ver un dépôt d’ex-voto datant d’une
époque postérieure à la reconstruction du temple :
c’est celui que nous avons qualifié de »petit dépôt
d’ex-voto« (pl. i, H). A cette époque, la dédicace
de petites statuettes en terre cuite représentant la
déesse était moins rare qu’aux temps plus anciens, et
les figurines contenues dans le petit dépôt sont à peu
d’exceptions près de facture locale. Ces circonstances
nous ouvrent la possibilité de retrouver parmi les
figurines du dépôt des statuettes qui reproduisent
d’une manière plus ou moins correcte la nouvelle
image du temple. J’ai traité ailleurs plus amplement
ces matériaux I. Le type de figurine qui se rapproche,
d’après notre manière de voir, le plus de l’image du
temple, est celui que représente la figure ci-après 2 3
(v. fig. 2). La déesse est debout; sa tête est coiffée
d’un polos, elle tient à la droite abaissée une phialé
et appuie la gauche sur le bord du bouclier, placé
à terre.
Une inscription, qui se rapporte au renouvelle-
ment du culte entrepris après l’incendie (et qui est
probablement postérieure à la reconstruction du
temple), parle d’une reconstitution de la parure de
la déesse et des coupes à boire 3 (άποκατάστασις τού
κόσμου και τώμ ποτηρίων). Par celles-ci il faut en-
tendre sans doute le service en argent dont on se
servait pour les banquets cérémoniaux. Quant au
κόσμος, il paraît évident que la déesse a recouvré
après l’incendie ses riches parures. Les statuettes
en terre cuite nous ont déjà fait connaître que la
nouvelle image était coiffée d’un polos comme l’anci-
1 Blinkenberg, Image, p. 41 sq.
- Publiée op. c., p. 43, fig. 9.
3 IG XII, 1, 764; cf. mes observations, Chronique du temple,
P- 443 et 449.

enne, mais les termes de l’inscription donnent à penser
qu’elle a été parée aussi de colliers et de pectoraux,
détails qui ne sont pas rendus dans les petites statuettes
en terre cuite qui sont d’une exécution assez sommaire.
A cet égard, on s’en est tenu au costume archaïque,
tandis que sous d’autres rapports la nouvelle image
était inspirée de l’esprit d’un temps plus avancé. En
fait d’armes, la déesse ne portait ni la lance, ni le
casque; celui-ci était exclu déjà par la haute coiffure.


Fig. 2. Figure d’Athana (ci-dessous, n° 2866). 2 : 3.

Elle n’était pourvue que du bouclier reposant à terre.
On a admis probablement ce seul attribut de l’équipe-
ment guerrier parce qu’on y voyait un symbole protec-
teur.
Quant à la matière de cette nouvelle image,
une historiette curieuse de la chronique du temple
paraît nous fournir quelque éclaircissement. On
apprend par ce récit que la statue était ancrée dans la
paroi terminale de la cella1. La statue a été, par
conséquent, d’une certaine hauteur et probablement
elle n’était ni en marbre (matière dont se servaient
très rarement les sculpteurs rhodiens), ni en bronze.
Il sera permis d’admettre que l’image était faite en
bois, les extrémités (tête, bras, mains, pieds) étant
ajoutées peut-être en ivoire2.
1 Chronique du temple, D 61 sq. : Επ’ ίερεως του Άλίου Πυ-
θαννα του Άρχιπόλιος έν Λίνδωι συνκατακλαιχθείς τις λάθραι νυκτός
αυτόν άπεκρεμασε εκ των αντηρίδων τάν κατά νώτου του αγάλ-
ματος ποτηρεισμενων τώι τοίχωι. Cette profanation du temple a
dû avoir lieu entre le règne d’Artaxerxès III (358·—337 av. J.-C.)
et le siège de Démétrios (305—304 av. J.-C.), v. Blinkenberg,
Image, p. 37 sq.
2 Cf. le Palladion dédié à Lindos par les Akragantins, ci-dessus,
p. 15, not. 5.
 
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