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Blinkenberg, Christian [Editor]; Dyggve, Ejnar [Editor]; Carlsbergfondet [Editor]
Lindos: fouilles et recherches 1902 - 1914 et 1952;; fouilles de l'acropole (1,Texte): Les petits objets — Berlin: De Gruyter, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.52556#0108
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OBJETS DES PREMIÈRES ÉPOQUES ARCHAÏQUES

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ont donné un pain d’une matière colorante bleue en
forme de cylindre bas (H 0.04, D 0.02) ; la forme fait
supposer qu’on l’a conservé, originalement, dans une
boîte de sapin. Ce pain, qui est maintenant au
British Muséum (n° 60—2—1—106), est composée
de silicate de cuivre.
542. Boule irrégulière d’une matière colorante,
d’un rouge violacé (pourpre?). Long. 0.104, larg.
0.061, ép. 0.043.
543. Deux petites boules d’une matière colo-
rante, d’un bleu clair, trouvées ensemble. Les dimen-
sions de l’une et l’autre sont d’environ 0.02.
Corps naturels.
Nous classons ici tant les objets naturels laissés
à l’état brut que ceux dont la forme n’a été que légère-
ment modifiée par la main de l’homme. La présence
dans le sanctuaire de quelques-uns de ces objets est
facile à expliquer. Les tridacnes, gravées ou non, et
les oeufs d’autruche y figurent certainement à titre
d’ex-voto. Les ossements d’animaux proviennent
sans doute des banquets faits dans le sanctuaire. On
peut, au contraire, hésiter sur l’explication des coquil-
lages indigènes. Ils sont tous d’espèces comestibles
et pourraient, par conséquent, provenir des repas,
comme les os d’animaux. Mais d’abord il y en a
dont la chair, quoique comestible, n’est pas bonne
(nos 546—548) ; de plus, les coquilles les plus communes
dans les couches archaïques étaient les pourpres qui
donnaient aux anciens la couleur renommée. Quant
aux autres espèces de mollusques, il faut signaler
qu’un exemplaire est travaillé (n° 550), et que d’au-
tres espèces sont représentées par des coquilles
d'apparence extraordinaire. Il paraît donc qu’on ne
pourrait soutenir l’explication des coquillages comme
des débris de repas, mais qu’il faut les tenir plutôt
pour des ex-voto. Les pourpres sembleraient se
ranger, en qualité de dons votifs, auprès des pelotes
de matière colorante (nos 542—-543), les grandes
coquilles non travaillées ont pu être, comme les tri-
dacnes gravées, des récipients pour du fard ou de
l’onguent. La coquille dégrossie (n° 550) a été pro-
bablement munie d’une tige ou d’un manche, de
manière à former cuiller (cf. nos 419 sq. et la coquille
semblable publiée Vroulia, p. 160, pl. 24, 1). H y a
lieu de rappeler la belle statuette en bronze d’une
femme nageante tenant une coquille, qui a été trouvée
dans un tombeau de Chiusi (v. NS, febr. 1882 —
Atti dell’ accad. dei Lincei, sér. III, vol. X, p. 99) :
c’est sans doute un instrument de toilette, comme les
statuettes égyptiennes auxquelles le motif a été
emprunté en dernier lieu. L’emploi pareil que fai-
saient les anciens de différentes espèces de coquilles est

d’ailleurs largement attesté par les exemplaires trou-
vés à inscription ou à dessin gravé, v. Naukratis, I,
p. 35; Cesuola, Salaminia, p. 78 sq. ; RA 1899, II,
p. 247; cf. Pottier et Reinach, Myrina, p. 245—246,
et les coquilles égyptiennes portant des cartouches
royaux {British Muséum, 3. and 4. Egypt. rooms,
p. 175; Proc, ofthe soc. of bibl. arch. 1899, p. 175 sq.). —
Il faut comparer avec les coquilles de Lindos celles
qui ont été trouvées à Vroulia, soit dans deux tom-
beaux d’enfant {p et s, v. Vroulia, p. 44 et 47, pl. 33 et
31), soit dans les maisons ou dans les sanctuaires
{οφ. c., p. 160 avec la pl. 24).
De tous les objets réunis ici, les tridacnes offrent
le plus grand intérêt. Ce mollusque (tridacna squa-
mosa) vit dans l’Océan Indien et dans la Mer Rouge;
les coquilles découvertes à Lindos sont, par consé-
quent, importées. Nous en avons trouvé dans trois
formes différentes:
i°, coquilles brutes, non travaillées (n° 551);
20, coquilles polies, sans gravures (n° 552);
30, coquilles richement décorées de dessins incisés
(n°s 553—562).
Ce dernier groupe est en même temps le plus riche
et le plus intéressant. Comme nous l’avons traité
dans un mémoire particulier {Lindiaka II—IV, 1926,
p. 5—-31), nous nous bornerons à faire suivre ici la
description détaillée des spécimens lindiens, sans
reprendre la discussion des questions générales qui
se rattachent à ces curieux objets.
Pour les coquilles gravées trouvées en Asie, et
qui ne m’étaient connues qu’en partie lorsque je
composais le mémoire susdit, je renvoie aux addi-
tions et corrections données par M. Sidney Smith,
JHSt. 1926, p. 179—180. De plus, j’ai eu l’occasion
d’examiner dernièrement, à Berlin, quelques frag-
ments trouvés à Babylone et mentionnés brièvement
par Reuther, Die· Innenstadt von Babylon (1926),
p. 24—25 (Sammlung vorderasiat. Altertümer, nos
23330, 30343, 39478, 66673), et encore une grande
coquille inédite, découverte à Assur (inv. VA 5526;
recomposée de fragments et presque complète; long.
0.252, larg. 0.157). Le Musée du Louvre conserve
un fragment très intéressant de provenance incer-
taine (inv. AO 7680, acheté en 1921; haut 0.095,
larg. 0.07).
Les nouveaux matériaux me semblent confirmer
l’hypothèse émise dans le susdit mémoire, à savoir
que les coquilles gravées proviennent d’un atelier
chypriote établi à Naukratis au 7e siècle av. J.-C.
Relevons spécialement un grand fragment découvert
à Ninivé et publié par L. W. King, Journ. of Egypt.
Archaeology I (1914), p. 238, pl. 36. On y voit deux
sphinx imberbes portant la double couronne égyp-
tienne, sujet souvent reproduit dans les sculptures
 
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