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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1910

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Alfassa, Paul: L' Enseigne de Gersaint
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https://doi.org/10.11588/diglit.17395#0198

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— 170 —

2° La facture, la construction générale, le détail même
des figures et des objets prouvent que le fragment parisien
n’a pu faire partie d’un ensemble d’après lequel auraient
été exécutées la copie de Pater et la gravure.

Ces conclusions, vous le remarquerez, sont tout à fait
indépendantes de la valeur du tableau de Berlin ; quoi qu’on
pense de lui, elles subsistent; si l’on veut, malgré les rai-
sons qui s’y opposent, qu’il ne soit qu’une réplique ou
une copie, il faut admettre que l’original est perdu.

Est-ce à dire que le fragment de la collection de
M. Michel-Lévy ne soit pas de Watteau? Vous me per-
mettrez de ne rien affirmer. Je n’y reconnais pas les
caractères de l’art de Watteau à l’extrême fin de sa vie.
Mais que ce soit un tableau plus ancien laissé inachevé,
quelque chose comme une première pensée de la grande
Enseigne, cela n’est pas absolument impossible, encore
que je ne voie pas à quelle époque le placer. Rien n’est
plus divers que la manière de Watteau. J’ai eu l’occasion,
à propos de l’exposition de Berlin, de chercher à établir
la chronologie de ses œuvres; j’ai pu me rendre compte
très exactement des difficultés de cette tâche. Le dévelop-
pement de Watteau est resserré entre 170g et 1721, et nous
n’avons pour jalonner cette courte carrière que de très
rares points de repère. Avec son caractère inquiet, tou-
jours mécontent de ce qu’il faisait, Watteau a dû faire
bien des tentatives en sens divers, suivies de retours en
arrière et de tentatives nouvelles. On ne saurait être trop
circonspect quand il s’agit de lui retirer un tableau.

Je ne vous cacherai pas, néanmoins, que j’ai beaucoup
de peine à accepter l’idée de ce tableau esquissé par Wat-
teau et copié plus tard par lui, dans les mêmes dimen-
sions, avec les mêmes couleurs, pour former une moitié de
VEnseigne de Gersaint. Je crois bien plutôt que la toile de
Paris est une copie, ou le fragment d’une copie, exécutée
par un peintre de talent, non pas sur la commande d’un
amateur qui aurait souhaité de posséder le double du
tableau, — elle est trop inexacte et trop librement peinte,
— mais une copie faite pour lui-même, dans un but
d’étude : les peintres du xvme siècle ont fait beaucoup
 
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