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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1910

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Ratouis de Limay, Paul: Un pastel du Musée d'Amsterdam
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https://doi.org/10.11588/diglit.17395#0223

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— 195 —

témoigne de son grand talent en ce genre, et quelques
gravures en manière noire, d’un métier très souple,
qu’elle exécuta d’après des peintures de son maître
Robert.

C’est surtout avant d’entrer au Jardin du Roi que
Mlle Basseporte fit des portraits au pastel, et l’auteur du
Nécrologe, dans la longue notice qu’il lui consacre'1, écrit
ceci : « Elle peignoit le pastel et fut bientôt connue par
des portraits qu’on mit à côté de ceux de la Rosalba;
mais la crainte de manquer d’occupation, l’embarras
d’avoir sans cesse de nouvelles connoissances à faire et
d’autres inconvéniens encore l’engagèrent à prendre le
parti de dessiner et de peindre les plantes : genre qu’il
ne faut pas confondre avec la peinture des fleurs. »

Les pastels de Mlle Basseporte sont, je crois, inconnus
aujourd’hui; peut-être quelques-uns se cachent-ils sous
de fausses attributions? Celui que possède le Rijks-
Museum d’Amsterdam mesure om44 de hauteur sur om35
de largeur; il est de dimensions inférieures aux pastels
mentionnés sur l’inventaire après décès de M1!e Basse-
porte, inventaire dont notre confrère M. Bourin a eu
l’amabilité de me donner communication; le coloris en
est agréable et très harmonieux; la vigueur de l’exé-
cution n’exclut pas la légèreté de la touche. Sur un fond
gris neutre se détache l’ovale du visage aux traits accu-
sés, à la physionomie ouverte et intelligente, aux yeux
gris-vert. Le décolleté du corsage de soie bleu-clair, orné
d’un nœud rose, s’encadre d’une écharpe de gaze blanche
rayée de bandes satinées.

A quelques années près, ce pastel est contemporain de
ceux que fit la Rosalba pendant son séjour à Paris. Bien
qu’il ne soit pas l’œuvre d’un maître, j’ai cru néanmoins
qu’il pouvait être de quelque intérêt, pour l’histoire du
pastel, de vous le signaler, en profitant des renseigne-
ments que m’a très obligeamment donnés M. van Riems-
dyk.

i. Le Nécrologe des hommes célèbres, t. XV, 1780. Cette
notice a été reproduite en 1861 par la Revue universelle des
Arts.
 
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