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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1910

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Fontaine, André: Un problème d'authenticité a propos du dernier tableau de réception entré a l'Académie royale de peinture et de sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.17395#0287

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— 255

motifs de cet artiste en me laissant, après son décès, ce tableau
qu’il n’imaginait pas devoir être réclamé.

J’ose espérer, citoyen préfet, que vous voudrez bien appuyer
ces motifs auprès du ministre de l’Intérieur et l’engager à
laisser la jouissance de ce tableau, conformément au vœu de
cet artiste, à sa famille, très jalouse de pouvoir posséder un
ouvrage qui fait honneur à ses talents. Elle vous en aura la
plus profonde reconnaissance. Au milieu des chefs-d’œuvre
des plus grands maîtres dont la République française est enri-
chie, le vide de ce tableau moderne ne doit point être aperçu.

Louis Rougier, négociant,

Rue du Pavillon, 3, Marseille.

Le 8 floréal an X, le préfet transmet au ministre copie
de cette lettre. Et M. Fournier conclut : « Le tableau
semble bien avoir été laissé aux mains de M. Rougier;
il ne fut jamais donné au lycée. Il n’est point au Musée
de Marseille; il se pourrait qu’il fût resté dans une famille
de cette ville. Divers amateurs, connaissant bien les col-
lections marseillaises, affirment que non. » Ainsi se révèle
la légèreté avec laquelle s’acceptent et se transmettent,
en histoire de l’art, des traditions erronées capables, sur
des points plus importants, de fausser les recherches.

Ce qui suit montrera, par surcroît, l’étonnante variété
des hypothèses qu’on est amené à faire lorsqu’on tra-
vaille sans documents d’archives sur des œuvres d’art
anonymes. M. Joseph Fournier, s’intéressant, sur ma
prière, au tableau de Forty, m’écrivait : « Serait-il au
Musée d’Aix, où une toile traite exactement le même
sujet? Le conservateur de ce Musée, à qui la question a
été posée, a ainsi répondu : « Il y a au Musée un grand
« tableau donné par M. Rémi Girard en 1837, qui est
« aujourd’hui attribué au peintre hollandais Jean Lievens,
représentant la Robe de Joseph présentée à Jacob. » Cette
attribution, ajoute M. Fournier, est peu certaine. Il se
pourrait que ce fût bien là le portrait de Forty. »

Donc, un tableau de la fin du xvme siècle français
aurait pu être confondu avec un tableau hollandais de la
première moitié du xvne siècle ! La question méritait
d’être élucidée. De nouvelles recherches permirent à
M. Fournier de dire : « L’opinion émise sur l’origine hol-
 
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