DOI Heft:
Notes et documents
DOI Artikel:Lespinasse, Pierre: Deux architectes français en Suède au XVIIe siècle: Simon et Jean de la Vallée
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17395#0382
— 348 —
publics de Suède comprirent vite que ces efforts inco-
hérents étaient frappés de stérilité. Gustave-Adolphe,
auquel revient l’honneur d’avoir réglementé et cen-
tralisé l’administration, décréta qu’il serait nommé
un architecte de cour1, constructeur officiel des édi-
fices publics ainsi que des châteaux particuliers de
la couronne et de la noblesse. Ce poste devait être
occupé d’une manière permanente. Les architectes
successifs appelés à l’occuper constitueraient ainsi un
lien continu entre la Suède et les arts étrangers dont
l’évolution serait étudiée de près et adoptée à ce nou-
veau milieu. Le premier titulaire du poste d’architecte
royal fut demandé à la Hollande. La Hollande envoya
un Français : Simon de la Vallée.
Simon de la Vallée était né vers 1600. Son père,
l’architecte Marin de la Vallée (1575-1655), avaitdécoré
en 1608 l’Hôtel-de-Ville de Paris, d’après les dessins
exécutés en 1533 par Domenico de Cortone. On lui
doit également les dessins d’après lesquels Desbrosses
décora, en 1615-1620, le grand escalier du palais du
Luxembourg. Son fils, Simon, reçut de lui les pre-
miers enseignements et les compléta par un voyage
de huit ans en Italie et en Orient. Dès son retour, en
1633, il fut appelé en Hollande comme architecte du
prince d’Orange1 2. Il resta à son service jusqu’en 1637
et le quitta pour être en Suède « ingénieur et maître
constructeur » d’Abatius Tott3. Les négociations pa-
raissent avoir été entamées dès 1636, car, au début de
1637, Simon de la Vallée adressait au maréchal Tott
la lettre suivante :
Monseigneur,
M. Anderson (?) m’est venu voir derechef à La Haye
1. « Kongl. Majestât architecteur. »
2. Olof Granberg, Nordisk Familiebok.
3. Upmark, dans son ouvrage : Svensk byggnadskonst, pré-
publics de Suède comprirent vite que ces efforts inco-
hérents étaient frappés de stérilité. Gustave-Adolphe,
auquel revient l’honneur d’avoir réglementé et cen-
tralisé l’administration, décréta qu’il serait nommé
un architecte de cour1, constructeur officiel des édi-
fices publics ainsi que des châteaux particuliers de
la couronne et de la noblesse. Ce poste devait être
occupé d’une manière permanente. Les architectes
successifs appelés à l’occuper constitueraient ainsi un
lien continu entre la Suède et les arts étrangers dont
l’évolution serait étudiée de près et adoptée à ce nou-
veau milieu. Le premier titulaire du poste d’architecte
royal fut demandé à la Hollande. La Hollande envoya
un Français : Simon de la Vallée.
Simon de la Vallée était né vers 1600. Son père,
l’architecte Marin de la Vallée (1575-1655), avaitdécoré
en 1608 l’Hôtel-de-Ville de Paris, d’après les dessins
exécutés en 1533 par Domenico de Cortone. On lui
doit également les dessins d’après lesquels Desbrosses
décora, en 1615-1620, le grand escalier du palais du
Luxembourg. Son fils, Simon, reçut de lui les pre-
miers enseignements et les compléta par un voyage
de huit ans en Italie et en Orient. Dès son retour, en
1633, il fut appelé en Hollande comme architecte du
prince d’Orange1 2. Il resta à son service jusqu’en 1637
et le quitta pour être en Suède « ingénieur et maître
constructeur » d’Abatius Tott3. Les négociations pa-
raissent avoir été entamées dès 1636, car, au début de
1637, Simon de la Vallée adressait au maréchal Tott
la lettre suivante :
Monseigneur,
M. Anderson (?) m’est venu voir derechef à La Haye
1. « Kongl. Majestât architecteur. »
2. Olof Granberg, Nordisk Familiebok.
3. Upmark, dans son ouvrage : Svensk byggnadskonst, pré-