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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1923

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Verrier, Jean: Un rapport de François Blondel sur le premier projet de l'église des soldats aux Invalides
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https://doi.org/10.11588/diglit.19276#0056

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l’arc et l’architrave un diamètre de pilastre pour la hauteur
de la mensole. Ainsi les fenestres des bas côtés pourroient être
élargies et haussées à la même proportion, et elles donneroient
beaucoup plus de jour à la nef, qui autrement sera toujours
obscure. Pour le passage que l’on demande autour de l’église
à hauteur du second étage des chambres, il pourra être pris
en forme de coridor par dehors, ou en quelque autre manière,
suivant la disposition des bâtimens qui doivent acompagner
l’église.

3. L’on pourroit réduire la hauteur de l’entablement au cin-
quième de celle du pilastre au lieu du quart; ôter la doucine
du haut de la corniche et en diminuer notablement la saillie
comme on a fait à celle de Saint-Pierre de Rome : ainsi les
retombées de la voûte au-dessous du coussinet auroient assez
de hauteur pour êtres marquées en forme d’attique, ou au
moins en forme de piédestaux sous les bandeaux; les fenestres
des lunettes seroient élargies comme celles des bas-côtés et
leur jour ne seroit plus interrompu par la saillie de l’entable-
ment. Les lunettes étant arrondies en ovale n’auroient plus
rien de choquant.

4. Il ne faudroit pas avancer les pilastres des grosses piles
hors de l’alignement des autres; et comme dans l’étendüe de
la face des piles qui regardent la nef il y a place pour deux
pilastres entiers et un entrecolonne pycnostyle d’un diamètre
et demi qui est le propre de l’ordre corinthien, en prenant la
même étendüe sur les deux autres faces des piles on pourroit
y disposer les pilastres avec les mêmes entrecolonnes; ainsi
tout seroit régulier tant au dehors qu’au dedans des vuides
que l’on y voudrait pratiquer.

5. Au sujet des sales, il faudroit où faire deux bras dans
l’église aux deux côtés du cœur en forme de croix de la même
hauteur et largeur de la nef et avec les mêmes ornemens, où
les couper comme ils sont dans le dessein ou quarrément ou
en arrondissant, faisant régner partout les ornemens de la nef,
et séparant les entre-deux par des arcades pareilles à celles
de la nef, par où ceux qui seroient dans les sales pourroient
assister au service : on pourroit même, pour leur donner moien
de voir plus comodément ce qui se fait à l’autel, l’approcher
plus près du centre du cœur.

Il y a mille autres considérations à faire sur cette matière,
que l’on expliqueroit peut-être mieux en discourant que sur
le papier, car ce travail demande beaucoup d’application, et
c’est à mon sens n’en point conoître l’importance que de pré-
tendre d’en bien juger en si peu de temps.

Blondel.
 
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