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Société de l'Histoire de l'Art Français [Editor]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1923

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Brière, Gaston: Sculptures françaises des XVIIe et XVIIIe siècles nouvellement exposées au musée de Versailles
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https://doi.org/10.11588/diglit.19276#0071

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65 —

Raon était enseveli dans l’ombre d’un magasin du Musée
de Versailles1 où il demeurait mutilé, car un accident,
causé peut-être par un moulage malencontreux, avait
brisé ses jambes. Mais les morceaux étaient conservés et,
en réalité, rien ne manquait à l’œuvre du xvne siècle. La
réparation était ardue à cause de la fragilité de l’appui
normal du corps. M. A. Guéritte, architecte au château,
et M. Clerget, sculpteur, surent triompher de cet obstacle
par un procédé habile. La statue de Jean Raon est réap-
parue aux yeux telle que le bon artiste l’avait taillée :
c’est désormais l’un des plus beaux exemples de la sta-
tuaire décorative versaillaise2. Il est nécessaire de pro-
clamer que ce travail de sauvetage n’a été possible que
grâce à la générosité et à la clairvoyance d’un amateur
versaillais, M. J.-B. Chantrell.

Diane, par Léonard Roger.

Statue pierre, hauteur : 2raoi.

Les Comptes des Bâtûnents ne fournissent qu’une men-
tion relative à cette statue : un acompte de i5o livres
payé en 1670 (t. I, col. 469). Elle était destinée à servir
de pendant à VApollon de Raon qui fait l’objet de la note
précédente et fut placée vis à vis, dans l’autre niche de
la « galerie basse », adossée à la muraille des jardins.
Elle disparut de ce grand vestibule, servant alors de pas-
sage, à une époque ignorée. C’est dans un jardin affecté
à un employé du parc, situé le long de la route de Saint-
Gyr, qu’en 1921, les architectes du domaine trouvèrent la
malheureuse statue, presque recouverte par le lierre et la
mousse3. Dégagée, on s’aperçut de son intérêt et de ses
mutilations : la déesse était privée de ses bras et du
chien qui gambadait à son côté. La planche insérée par

1. C’est pourquoi M. Stanislas Lami, dans son Dictionnaire
des sculpteurs de l’Ecole française sous Louis XIV, l’a signalé
sans soupçonner son existence (p. 427-428).

2. La statue a été replacée dans sa niche de la galerie basse,
sur un socle neuf de pierre, le 3 juillet 1923.

3. B. Chaussemiche, Une découverte à Versailles, dans Revue
de l’art ancien et moderne, 1921, t. XXXIX, p. 337.

1923

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