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Chantre, Ernest
Mission en Cappadoce: 1893 - 1894 — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.4617#0090
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72 KARA-EUYUK

Sou qui traverse une grande plaine marécageuse percée et dominée, çà et là, de
roches volcaniques de la fin de l'époque tertiaire.

Au pied nord du tell s'est formé depuis peu de temps le misérable village de
Kara-Keui ou Karaïf-Keui, en proie à l'impaludismele plus violent. Sa population
turque est des plus fanatiques, et se trouve isolée dans cette région éminemment
arménienne dont les riches villages sont en quelque sorte groupés autour du célèbre
couvent de Sourp-Garabed.

C'est dans ce monastère séparé de Kara-Euyuk par 3 kilomètres environ,
que, grâce aux recommandations de nos amis de Gésarée, nous avons reçu l'hospi-
talité la plus large. Il nous a été fort agréable et fort utile de pouvoir venir nous
y reposer, car le séjour du tell est des plus fatigants. L'absence totale d'arbres
sur ce tertre, la chaleur torride que l'on y subit (34 degrés en moyenne en juin
1893 et 1894), l'air empoisonné par la malaria que l'on y respire, le manque absolu
d'eau potable et de provisions de toute nature viendraient vite à bout des forces
et des énergies les mieux trempées, si l'on n'avait à espérer aide et assistance
que du village musulman voisin.

Le tertre paraît avoir été à peu près circulaire avec un diamètre moyen de
480 mètres, et une hauteur de 20 mètres. Sa physionomie en forme de cratère lui
vient sans doute de l'origine volcanique du sol sur lequel il a été élevé. Il y a tout
lieu de croire, en effet, que c'est à cause de son isolement au milieu des marais,
qui le rendait plus facile à défendre, que les fondateurs de Kara-Euyuk ont choisi
cet emplacement pour s'y installer. Les habitants des villages voisins, ayant
reconnu dans les matériaux qui constituent ce tell un excellent amendement pour
leurs champs, l'ont entamé et exploité de temps immémorial. Ce n'est, en réa-
lité, qu'une vaste accumulation de terre noire, de restes de constructions, de
cendres, de scories, de débris de toutes sortes.

Durant ma première campagne, en 1893, j'avais eu grand'peine à me procurer
au village plus d'une quinzaine d'ouvriers armés de pelles en bois et de mauvaises
pioches; aussi nos travaux ne nous permirent-ils pas autre chose que de constater
la nature du tell par quelques tranchées. Nous avons pu recueillir à différents
niveaux une assez grande quantité d'objets antiques pour acquérir la certitude de
l'importance de cette découverte, et de l'ancienneté de la bourgade sinon de la
cité, qui a existé sur ce point. Mais l'insuffisance du matériel des gens du pays
ne nous permit pas de pratiquer des excavations profondes. Je résolus donc de reve-
nir l'année suivante pourvu d'un outillage européen. J'apportai, en juin 1894,



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