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Chatelain, Henri Abraham; Gueudeville, Nicolas [Editor]
Atlas Historique, Ou Nouvelle Introduction A l'Histoire, à la Chronologie & à la Géographie Ancienne & Moderne: Représentée dans de Nouvelles Cartes, Où l'on remarque l'établissement des Etats & empires du Monde, leur durée, leur chûte, & leurs differens Gouvernemens ... (Band 1): Contenant la Grèce, l'Histoire Romaine, Rome Moderne, Naples, la France, l'Espagne, & les Provinces Unies — Amsterdam, 1739

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https://doi.org/10.11588/diglit.9886#0051

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REMARQUES SUR LES ME
nommée la Cité de David ou Sion. Cent soixante & trois
mille six cens hommes furent employez durant sept an-
nées à achever ce magnifique ouvrage. Comme il étoit
tout de marbre blanc, pur & vif, on l'auroit pris de loin pour
une montagne couverte déneige, & quand le Soleil en se
levant srappoit les endroits qui étoientdorez,ilen sortoit
un éclat à peu près pareil à celui du feu. Il sembloit être
si élevé au-dessus de la montagne, que quand quelqu'un étoit
lur le portail du Midi, l'undes quatre que l'on avoit mis
autour du Temple en dehors, & qu'il vouloit regarder
en bas, il étoit obligé de se retirer , parce que la vue
lui manquoit avant qu'il pût pénétrer jusqu'au fond de la
vallée qui étoit sous lui, & qu'il sentoit un évanouïlsement
& un tournoyement de tête. 11 fut bâti environ l'an 3000
du Monde. Le dedans étoit de bois de cèdre avec des seuil-
lages dorez. Un des vaisieaux les plus remarquables étoit
une cuve ou mer d'airain qui étoit appuyée'sur douze bœuss,
pour l'usage des lavemens des Sacrificateurs & des Lévi-
tes, & qui pouvoit contenir 300 muids d'eau. Joseph pour
en saire connoitre la richesse nous sait un dénombrement
de tous les ustenciles qui servoientà l'usage du Temple, &
nous marque qu'il y avoit 20000 tasses d'or, & 40000
d'argent. Dix mille Chandeliers d'or de la saçon de ceux
de IVloylè , & quatre-vingt mille cruches d'or pour le
vin. Dix mille bassîns d'or, vingt mille d'argent; foixan-
te mille autres plats d'or , dans lefquels on ofTroit la
sieur de farine, qui étoit pétrie avec l'huile, & cent-foi-
xante mille d'argent; sbixante-mille autres plats d'or, &
autant d'argent, dans leiquels on pêtrilsoit cette même
fleur. Vingt mille vaifieaux d'or , soixante mille d'ar-
gent, dans lefquels on meluroit le vin & l'huile pourl'ad-
minhîration des offrandes. Vingt mille encenfoirs d'or,
& quarante mille d'argent, dans lefquels on mettoit le

RVEILLES DU MONDE, &c.
seu du grand Autel pour saire le parfum dans le Tem-
ple. Deux cens mille trompettes d'argent, de la manière
qu'elles avoient été ordonnées par Moyse. Quarante mil-
le harpes à asfres d'or à vingt carats ,_c'e!Uà-dire, à qua-
tre parties d'or, & une d'argent. Dix mille tables d'or,
sur lesquelles ces vaisseaux étoient pofez: & toutes ces cho-
ses jointes ensemble étoient au nombre de 92.0000. 11 efl
encore remarquable qu'entre les vaisieaux d'une même efpe-
ce il y en avoit trois au moins, asin que l'on fut toujours
en état de prendre l'un pour remplir la place de celui qui
avoit été souillé. Si quelque vaiiseau d'or, d'argent, ou de
cuivre, étoit gâté ou rompu, on étoit obligé de le refon-
dre. S'il arrivoit même que les habits des Pontises sussent
déchirez, ou s'il s'y trouvoit la moindre tache, il n'étoit
pas permis de les raccommoder,ni de les laver pour s'en
servir. On en prenoit d'autres qui étoient neufs, & des
vieux on saisoit des mèches pour être mises dans les ssam-
beaux des chandeliers d'or,dont toutle Temple étoit éclai-
ré. Les lames d'or, dont il étoit par-tout revêtu, avoient
au moins l'épaisfeur de trois Ducats, & la valeur de celles
du dedans du Temple montoit , félon Jacob Jehuda
Léon, à quarante-quatre millions deux cens quatre-vingt
mille écus. Il ne compte ni l'or de la couverture du Por-
tail , enrichi par-tout de ces mêmes lames, ni des murail-
les, ni du ciel, ni du feuil de la porte du Temple fupe-
rieur, ni cehu de Ion frontiipice & de fontoit. On nelëra
nullement liirpns de tant rieneffes, quand on fe louvien-
dra que la vaifselle du busfet de Salomon, & tous les vaif-
seaux dont il fe servoit dans son Palais, étoient d'or; que
sous son règne l'argent n'etoit pas plus ejlimé à Jerufolem
que les pierres. Mais pour saire concevoir en peu de mots
la beauté du Temple, il iuffit de dire que Dieu en a été
* l'Architeâc:

TRIOMPHES DES ROMAINS.

NOus ne voyons point dans l'Hiftoire qu'aucune Na-
tion ait jamais fait tant d'honneur à fes Géné-
raux d'Armée, lors qu'ils retournoient victorieux,
que le peuple Romain. Le Triomphe dont on honoroit
ceux qui avoient remporté quelque illuftre victoire, étoit
une de ces Pompes dignes de la grandeur & de la fomp-
tuofité de l'ancienne Rome ; peut-être que cela ne con-
tribua pas peu à l'avancement des armes de la Républi-
qué,puifque les principaux foins des Généraux, lors qu'ils
étoient en campagne, étoient de fe rendre dignes d'un fi
grand honneur. Dans les premiers tems de la République
le Triomphe n'etoit pas accompagné de la pompe &dela
magnisicence, avec laquelle on le célébra dans la fuite.
Romulus , premier Inftituteur de cette cérémonie, après
avoir vaincu Acron, Roi des Ceniniens, suivi de fon Ar-
mée, & portant lui-même les dépouilles de ce Roi, en-
tra dans Rome couronné de Laurier, & s'arretant fur le
Mont Capitolin, il attacha ces dépouilles à un chêne, qu'il
dédia à Jupiter Feretrien. Mais dans la suite, lors que la
somptuosité & le luxe dominoient dans Rome,l'on pouffa
fi loin cette cérémonie , qu'un Auteur remarque qu'un
Officier qui étoit derrière le Triomphateur, prononçoità
h?ute voix ces paroles, Souvenez-vous que vous eies homme^
tant l'éclat & la magnisicence du Triomphe étoient capa-
bles d'éblouir le Triomphateur, & de lui faire oubherlon
néant. Voici en peu de mots le détail de cette augulte
Cérémonie. ;m. ,
U y avoit chez les Romains deux sortes de 1 nompnes:
le grand, que l'on appelloit proprement Triomphe-, & le
petit, qu'on nommoit Ovation. On diftinguoit ausïï les
Triomphes félon que les batailles avoient été données sui-
terre ou sur mer. Lors qu'un Général demandoit le Triom-
phe ilfalloit, avant toutes chofes,qu'il fe démît du com-
mandement de l'Armée; outre cela, il ne lui étoit pas per-
mis d'entrer dans-Rome, ni d'en approcher que d'une cer-
taine diftance, avant que cet honneur lui eût été accordé,
ou refusé. Il écrivoit enfuite des lettres au Sénat, qui con-

tenoient le détail des victoires qu'il avoit remportées. Alors
le Sénat s'affembloit dans le Temple de Mars , où l'on fai-
soit la lectore des lettres ; après cela on prenoit le ferment
des Centurions & des autres Officiers de l'Armée, qui ju-
roient que ce récit étoit véritable ,& qu'il y avoit eu plus
de ?ooo hommes de tuez du côté des ennemis : car il n'en
falloit pas moins pour obtenir le Triomphe. Là-deiTus le
Sénat décernoit le Triomphe, & fixok un jour pour en
faire la cérémonie. Ce jour-là le Triomphateur, couron-
né de Laurier, & tenant une branche de cet arbre k la main
droite., faifoit premièrement une harangue au peuple & aux
foldats, aflemblez en un même lieu, puis il diftribuoitfes
présens, & une partie des dépouilles des ennemis. Cepen-
dant quelques Sénateurs , précédez des Sergens, commen-
çoient la marche; ils étoientfuivisdes Trompettes; après
on voyoit les dépouilles des ennemis, portées par des jeu-
nes foldats, ou îur des chariots. Les Villes, & les Na-
tions fubjuguées,étoient repréfentées en or ou en argent,
ou faites de bois doré, d'y voire ou de cire, avec leurs noms
& inferiptions en grolfes lettres. On y portoit aufii les fi-
gures des sseuves & des montagnes les plus remarquables,
& des lieux que le Triomphateur avoit fournis à l'Empire
Romain. Ensuite l'on voyoit la vaiflelle d'or ou d'argent
qui avoit été enlevée aux Rois fubjuguez. Les Sacrifica-
teurs & les Prêtres alîiftoient à ce Triomphe, & menoient
les taureaux pour le facrisice, qui étoient ornez de rubans,
& couronnez de fleurs : quelquefois leurs cornes étoient
dorées. Ils étoient fui vis des chariots, sur lefquels étoient les
Couronnes & les Sceptres, dont les Provinces avoient fajt
présent au Triomphateur pour l'ornement de son Triomphe
Les Rois & les Capitaines captifs accompagnoient cette
pompe, chargez de chaines de fei*, d'or ou d'argent, ayant
la tête rafee, pour marque de leur iervitude. Plusieurs
Osficiers de l'Armée venoient ensuite, fuivis de plufieurs
autres, qui portoient les Couronnes des Pais conquis.
Enfin le Triomphateur paroiifoit sur un char d'y voire, rond,
en sorme de Tour, enrichi d'or, qui étoit à deux roues J
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