Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Chatelain, Henri Abraham; Gueudeville, Nicolas [Hrsg.]
Atlas Historique, Ou Nouvelle Introduction A l'Histoire, à la Chronologie & à la Géographie Ancienne & Moderne: Représentée dans de Nouvelles Cartes, Où l'on remarque l'établissement des Etats & empires du Monde, leur durée, leur chûte, & leurs differens Gouvernemens ... (Band 1): Contenant la Grèce, l'Histoire Romaine, Rome Moderne, Naples, la France, l'Espagne, & les Provinces Unies — Amsterdam, 1739

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.9886#0052

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
REMARQUES SUR LES MERVEILLES DU MONDE, &c

& tire par quatre chevaux blancs, attelez, de front, du
tems de la Republique. Mais les Empereurs seservirent les
uns d'Ëlephans, d'autres de Lions & de Tigres, comme He-
Iiogabale, d'autres enfin de Cerfs, pour marquer la timi-
dité des ennemis, comme Aurelien. La Couronne du
Triomphateur fut premièrement de Laurier qu'il portoit à
la main droite,& un Sceptred'yvoire lurmonte d'une pe
tite Aigle d'or, à la gauche. Devant & après Ton cliai
marchtuent ceux qui portoient les parfums ,& qui jouoient
des inslrumens. Les Amis & les Parens du Triomphateur
leprécédoient avec des branches de Laurier à la main. En-
fin , la marche étoit fermée par les Généraux, les autres
Officiers, & les Légions Romaines, qui chantoient des
airs de rejomisance à l'honneur du Triomphateur. Toute
cette Troupe, qui avoit commencé sa marche hors la Vil-
le , entroit dans Rome par la porte Triomphale, & sui-
vant le chemin ordinaire marqué pour cette cérémonie,
& que l'on appelloit la voye Triomphale ; i! étoit orné d'un
grand nombre d'arcs'de Triomphe : ils alloient dans cet
ordre au Capitale, où l'on faiibit un sacrifice à Jupiter,
& ensuite un Feltin magnisique ; de là le Triomphateur
étoit conduit à son Palais. Voilà en peu de mots l'ordre
&la magnificence dont cette Pompe étoit accompagnée;
mais comme il etoit libre à chaque Triomphateur d'ajou-
ter tout ce qu'il souhaitoit pour relever l'éclat & la gloire
de son Triomphe, de là vint que dans les tems les plus slo-
rissans de la République l'on a vu des Triomphes d'une
magnificence qui passent l'imagination, & dont la pompe
étoit quelquefois ii grande, qu'on y employoit plusieurs
jours, comme il arriva dans les Triomphes de Q. Flami-
nius, de César , & d'Auguste. Mais le Triomphe de
P. Emile, surnommé Macedonique, pour avoir sait de la
Macédoine une Province Romaine, lurpalsa les autres par
sa magnisicence, & par ses richelses. Le premier jour sut
seulement employé à faire paiser des chariots, remplis
d'une infinité de rares statues & d'exceliens tableaux, pris
dans des villes conquises. Le sécond jour, on porta les
armes & les dépouilles des Macédoniens, qui étoient sui-
vis de sept cens cinquante vases pleins d'argent monnoyé:
d'autres portoient aussi des coupes & des vaiffeaux d'un
très grand prix. Le troiûeme jour , qui sut le dernier du
Triomphe, outre la Pompe ordinaire, l'on vit soixante &

nés d'or, dont les Villes de Grèce avoient honoré P. Emi
le, à cause de ses grandes vertus. En un mot, ce specla-1
c!e fut un des plus magnisiques qui (« l'oit jamais vus dans
Rome. A l'égard de cette Pompe il saut remarquer, que
les richefles des Provinces contnbuoient beaucoup à la
magnificence du speébacle. Ainiï le Triomphe de Pompée
eut quelque chose d'extraordinaire, parce que l'on y vit
des Elephans, la statue de Pharnace toute d'argent, des
chariots d'argent massîs, & sur des tables d'or trente-trois
Couronnes de Perles d'un prix inestimable. Celui de Cé-
sar ne sut pas moins grand, après qu'il eut vaincu les Gau-
lois. Ceux de Vespasien, & de Tite, surent encore plus su-
perbes. Le premier lit porter en Triomphe la Loi de Moy-
ie, les vases sacrez du Temple, & les autres ornemens,
l'an 71. de J. C. Le Triomphe de l'Empereur Aurelien
eut ausïïcela d'extraordinaire, que l'on vit un grand nom-
bre d'animaux séroces amenez de Libye, & de la Palefti-
ne,qui étoient apprivoisèz, des chariots *d'or & d'argent,
enrichis de pierres précieulès, entre lesquels étoit celui de
la Reine Zenobie, qu'elle s'étoit sait saire pour aller en
Triomphe à Rome. Mais ce qu'il y eut de plus particu-
lier,cesut d'y voir cette Reine elle-même richement vê-
tue, & chargée déchaînes d'or qu'elle s'étoit saites.
De tous les Empereurs qui triomphèrent dans Rome,
Probus sut le dernier. Comme ces Triomphes saisoient
une Fête publique, le Sénat & le peuple contribuoient
beaucoup à la grandeur du speclracle. Il saut cependant
remarquer que du tems de la République on n'accordoit
le Triomphe qu'à un Dictateur , à un Consul, ou à un
Préteur, & ce sut par un privilège particulier que L. Corn.
Lentulus Proconsul obtint l'Ovation , & que Pompée,
n'étant encore que Chevalier, âgé seulement de 14 ans,
eut l'honneur du Triomphe.
Comme nous avons parlé du petit Triomphe, que l'on
nommoit Ovation, nous en dirons un mot. On obtenoit
l'honneur du petit Triomphe quand les ennemis avoient
été mis en suite, sans avoir sousïert des pertes conside-
rables : Quand il reftoit quelque chose dans la guerre
que l'on avoit commencée : Quand on l'avoit entreprife
sans raison, ou qu'on l'avoit entreprise contre des gens in-
dignes que l'on employât les armes contre eux, comme
les Pirates &lesEsclaves : Quand le combat n'avoit point

dix-sept grands vases remplis d'or monnoyé, portez par des 1 été sanglant : Quand on avoit bien adminiftré les affaires
Officiers, & cette grande coupe d'or mailis, enrichie de de la République dans les Provinces. Celui à qui l'Ova-

pierres precieuses d'un prix inestimable, dont P. Emile al-
loit saire un present aux Dieux. Après vinrent ceux qui
portoient les vases d'or de Persée, d'Antigone, de Seleu-
cus,luivisdu char de Persée,fur lequel étoient les armes,
& le Diadème de ce Prince: Ses ensans marchoient après,
vêtus de noir comme lui, & accompagnez de ses amis.
On portoit devant le Triomphateur quatre cens Couron-

tion étoit accordée, étoit précédé de gens de guerre, qui
tenoient une branche d'Olivier, & entroit à cheval ou à pied
dans Rome, au son des ssûtes & des hautbois. Il avoit une
robe de pourpre , & portoit une couronne de Myrte sur
la tête. Le premier qui triompha de cette manière sut
le Consul Polthumius Tubcrtus, après avoir vaincu les
Sabins.
 
Annotationen