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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0058

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;,/, GAZETTE DES BEAU \- \IITS.

contre un tourbillon de venl qui soulève lo sable du désert. Les honneurs de la
journée ont été pour M. Gérôme : on a donné 1,400 fr. d'un*1 Fontaine à Rome, pré-
cieuse peinture de cabinet, remplie de style et de goût. Quant à M. Édouard Frère, il
a été soutenu par un amateur anglais, qui a offert 1,685 fr. delà Toilette du dimanche
et 1,000 fr. de la Petite Tricoteuse. En somme, nous pouvons dire qu'il y a toujours
concurrence pour les belles choses, que les modernes n'ont baissé que parce qu'ils font
voulu, et qu'il y a une excellente leçon pour eux dans cette estimation publique de leurs
œuvres par une foule choisie ! Ceux qui ont cru enlever de brillantes enchères avec de
simples pochades, en sont pour leurs frais, et le public leur applique tacitement cet
arrêt formulé jadis par un homme d'esprit : « Ce qui est bientôt fait est bientôt vu. »

— On annonce pour le 17 janvier, une vente qui fera du bruit : c'est celle des objets
d'art et de curiosité, émaux byzantins et do Limoges, faïences italiennes, ivoires
sculptés, verres de Venise, bijoux, vitraux et manuscrits, ayant appartenu à M. Jacquinot-
Godard, conseiller honoraire à la Cour de cassation. Cette vente sera faite par Mes Charles
Pillet et Escribe, assistés de M. Manheim, expert.

VENTES D'ESTAMPES

— Une chronique des ventes d'objets d'art, et parmi celles-ci des ventes de gravures,
est devenue aussi indispensable aux amateurs qu'un bulletin financier aux capitalistes,
ou qu'une chronique du turf aux sportmen.

C'est que dans tout collectionneur il y a un peu de ces deux types. Il y a l'homme
de goût qui cherche les jouissances de l'art, et aussi celui qui veut être édifié sur la
valeur au moins relative de ce que renferment ses cartons. Tout se compte, aujour-
d'hui, tout s'estime. — Ma collection vaudrait tant, si... Hélas! de cette pensée à la
vente elle-même, il n'y a souvent que l'épaisseur d'une affiche.

On n'attend pas de nous une revue rétrospective des enchères banales de l'année
qui finit. Pour le moment, nous prenons l'obligation de donner chaque quinzaine à
nos lecteurs le bulletin sommaire des ventes sérieuses, en signalant les objets et les
prix les plus remarquables. Mais nous devons dès aujourd'hui prémunir les ama-
teurs contre des évaluations toujours aléatoires. L'hôtel Drouot est aujourd'hui une
véritable Bourse qui, comme sa voisine, a ses engouements et ses paniques. Tel prix
élevé n'est souvent dû qu'à l'amour-propre d'un amateur opulent, ou à l'impatience
d'un curieux passionné. Quoi qu'il en soit, on peut dire, en jargon de coulissier, que
l'école française fait toujours prime, que les Hollandais sont fermes, mais que l'école
italienne est en pleine baisse, sauf, bien entendu, les morceaux exceptionnels par
leur beauté. Les pièces historiques, seules, et surtout les portraits de femme, sont
extrêmement demandés.

C'est ainsi qu'à la première vente Latérade,un portrait de l'intrépide Mme Blanchard
au moment d'une ascension à Milan, est monté à 36 fr. Un délicieux portrait de
la reine Marie-Antoinette, gravé par Prévost, d'après Cochin (1776) dans un médaillon
enguirlandé de roses et soutenu par des Amours bouffis, s'est vendu 31 fr. Ajoutons
qu'il était avant la lettre, et avec le nom des artistes à la pointe. — A la vente Erdeven,
un portrait de Mme de Pompadour, presque de grandeur naturelle et d'une surpre-
nante imitation de pastel, a été adjugé à 42 fr.

.M. Robert-Dumesnil avait ouvert la série des ventes; c'est, croyons-nous, la quator-
 
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