DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Darcel, Alfred: Arts industriels de l'antiquité et du Moyen Âge, [2]: les mosaïques
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0155
ARTS INDUSTRIELS DE L'ANTIQUITÉ
ET DU MOYEN AGE
LES MOSAÏQUES
II
Après avoir examiné la mosaïque appliquée à la décoration des
pavages, et nous être arrêtés à Yopus Alexanclrinum, dont nous donnons
un magnifique spécimen du xne siècle, relevé par M. L. Gaucherel sur le
pavage de la Monréale, en Sicile, revenons à la mosaïque proprement
dite, à Yopus lessellatum, pour examiner les applications qui en furent
faites à la décoration des murs.
Les applications de la mosaïque à la décoration des murs remontent à
l'antiquité elle-même, car le cabinet des médailles à la Bibliothèque con-
serve deux « bas-reliefs» en mosaïque qui, par leur nature même, expli-
quent leur destination. Ces bas-reliefs, d'origine grecque très-évidente,
représentent chacun un personnage debout, un homme et une femme,
se détachant par la couleur naturelle de leur chair ou de leurs vêtements
sur un fond noir. Selon Pline, ce fut Scaurus, gendre de Sylla, qui décora
le premier (60 ans av. J.-G.), sinon cle mosaïques, du moins de revête-
ments en marbre, les murs des édifices. «Il fit couvrir de marbres la
partie inférieure de la scène de son théâtre, de verres la partie intermé-
diaire , et de tables dorées la partie supérieure. » Ce texte est encore un
champ ouvert aux conjectures; ces « verres », qui décoraient la partie
intermédiaire de la scène, sont-ils des fonds de mosaïques ou simplement
des plaques diversement émaillées? Des pavages entièrement en plaques
de verre, trouvés en Italie, un autre passage de Pline qui fait allusion à
à ces pavages en verre, font pencher vers la seconde opinion. Ces verres
étaient d'un emploi restreint, car Pline observe qu'Agrippa ne les em-
ploya point dans ses thermes, construits vers les premières années de
l'ère chrétienne. Mais ce qui vaut mieux que tous les textes du monde, ce
sont les monuments eux-mêmes quand ils ont une date certaine, et les
ET DU MOYEN AGE
LES MOSAÏQUES
II
Après avoir examiné la mosaïque appliquée à la décoration des
pavages, et nous être arrêtés à Yopus Alexanclrinum, dont nous donnons
un magnifique spécimen du xne siècle, relevé par M. L. Gaucherel sur le
pavage de la Monréale, en Sicile, revenons à la mosaïque proprement
dite, à Yopus lessellatum, pour examiner les applications qui en furent
faites à la décoration des murs.
Les applications de la mosaïque à la décoration des murs remontent à
l'antiquité elle-même, car le cabinet des médailles à la Bibliothèque con-
serve deux « bas-reliefs» en mosaïque qui, par leur nature même, expli-
quent leur destination. Ces bas-reliefs, d'origine grecque très-évidente,
représentent chacun un personnage debout, un homme et une femme,
se détachant par la couleur naturelle de leur chair ou de leurs vêtements
sur un fond noir. Selon Pline, ce fut Scaurus, gendre de Sylla, qui décora
le premier (60 ans av. J.-G.), sinon cle mosaïques, du moins de revête-
ments en marbre, les murs des édifices. «Il fit couvrir de marbres la
partie inférieure de la scène de son théâtre, de verres la partie intermé-
diaire , et de tables dorées la partie supérieure. » Ce texte est encore un
champ ouvert aux conjectures; ces « verres », qui décoraient la partie
intermédiaire de la scène, sont-ils des fonds de mosaïques ou simplement
des plaques diversement émaillées? Des pavages entièrement en plaques
de verre, trouvés en Italie, un autre passage de Pline qui fait allusion à
à ces pavages en verre, font pencher vers la seconde opinion. Ces verres
étaient d'un emploi restreint, car Pline observe qu'Agrippa ne les em-
ploya point dans ses thermes, construits vers les premières années de
l'ère chrétienne. Mais ce qui vaut mieux que tous les textes du monde, ce
sont les monuments eux-mêmes quand ils ont une date certaine, et les