DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Ferri-Pisani, C.: Bronzes égyptiens tirés de la collection du Prince Napoléon
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0273
BRONZES ÉGYPTIENS
TIRÉS DE LA COLLECTION DU PRINCE NAPOLÉON
Au retour de son voyage dans les mers
polaires, accompli pendant l'été de 1856,
le prince TNapoléon avait conçu le projet
d'une expédition scientifique et artistique en
Egypte. Son esprit avide d'idéal et de savoir,
après avoir épuisé, dans ce premier voyage,
toute une source des plus nobles jouissances,
rêvait d'en demander de nouvelles à un ordre
d'idées entièrement différent. Il venait de
visiter ces régions désolées où la nature inor-
ganique règne à peu près sans partage, où
l'histoire géologique du globe est écrite en
traits d'une incomparable grandeur. Encore plein de la vue de ces soli-
taires continents de lave, ensevelis sous la neige, du spectacle de ces
immenses déplacements de glace, et du souvenir des plus terribles catas-
trophes dont notre planète ait été le théâtre, il lui semblait beau d'aller
visiter cette contrée merveilleuse dont le sol a été tranquillement déposé
pour recevoir les habitations des hommes et mûrir leurs moissons, qu'un
soleil éternellement splendide illumine et réchauffe, cette terre à ce point
privilégiée que la nature règle et modère en sa faveur les écarts les plus
dévastateurs, afin d'en faire une source de fécondité et de vie. C'est aussi
là que le passé de l'homme se laisse pénétrer jusqu'aux dernières profon-
deurs qu'il nous soit donné de sonder. L'histoire de l'Egypte a quelque
chose de l'immensité de ses plaines. C'est à peine si l'œil, glissant sur
leur surface, en rencontre la limite dans la ligne imperceptible et vague
de quelque ruine noyée dans l'azur vaporeux. Ainsi, le passé de ce pays
extraordinaire ouvre à l'esprit des perspectives qui semblent ne s'ar-
rêter qu'à cette limite indécise qui sépare l'ordre divin de l'ordre hu-
main , au mystère primordial de l'apparition de l'homme sur la terre.
TIRÉS DE LA COLLECTION DU PRINCE NAPOLÉON
Au retour de son voyage dans les mers
polaires, accompli pendant l'été de 1856,
le prince TNapoléon avait conçu le projet
d'une expédition scientifique et artistique en
Egypte. Son esprit avide d'idéal et de savoir,
après avoir épuisé, dans ce premier voyage,
toute une source des plus nobles jouissances,
rêvait d'en demander de nouvelles à un ordre
d'idées entièrement différent. Il venait de
visiter ces régions désolées où la nature inor-
ganique règne à peu près sans partage, où
l'histoire géologique du globe est écrite en
traits d'une incomparable grandeur. Encore plein de la vue de ces soli-
taires continents de lave, ensevelis sous la neige, du spectacle de ces
immenses déplacements de glace, et du souvenir des plus terribles catas-
trophes dont notre planète ait été le théâtre, il lui semblait beau d'aller
visiter cette contrée merveilleuse dont le sol a été tranquillement déposé
pour recevoir les habitations des hommes et mûrir leurs moissons, qu'un
soleil éternellement splendide illumine et réchauffe, cette terre à ce point
privilégiée que la nature règle et modère en sa faveur les écarts les plus
dévastateurs, afin d'en faire une source de fécondité et de vie. C'est aussi
là que le passé de l'homme se laisse pénétrer jusqu'aux dernières profon-
deurs qu'il nous soit donné de sonder. L'histoire de l'Egypte a quelque
chose de l'immensité de ses plaines. C'est à peine si l'œil, glissant sur
leur surface, en rencontre la limite dans la ligne imperceptible et vague
de quelque ruine noyée dans l'azur vaporeux. Ainsi, le passé de ce pays
extraordinaire ouvre à l'esprit des perspectives qui semblent ne s'ar-
rêter qu'à cette limite indécise qui sépare l'ordre divin de l'ordre hu-
main , au mystère primordial de l'apparition de l'homme sur la terre.