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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 2
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Monti, Raffaele: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0121

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G0 RHKSPONDANG E PA HT lGU F, 115 II Ë

I) E L A G A Z E T T E D E S BEAUX-ART S

Londies, le 8 janvier 18o9.

L'autre jour je finissais ma lettre en vous annonçant à la hâte la trouvaille faite à
Schomburg-houso de quelques ouvrages de Gainsborough, jusqu'à présent ignorés ou
oubliés : laissez-moi compléter la nouvelle.

Gainsborough se trouvait avoir demeuré quatorze ans à Bath, le Brighton d'alors,
lorsqu'il cessa tout à coup de s'entendre avec son vieil ami et protecteur Ticknesse. Le
voilà donc quittant Bath, pour venir s'installer à Londres. C'était sa seconde visite à la
capitale, et celle-ci en 1774. Or Gainsborough n'était plus alors un pauvre jeune homme
inconnu, en quête d'un gîte à Holborn-Hill et d'un maître à Saint-Martin's Lane. La for-
tune et la renommée le tenaient par la main. Aussi le voyons-nous, cette fois, aller
chercher dans le fashionable quartier de Saint-James une habitation et un atelier. Il
trouva l'un et l'autre dans le palais que le duc de Schomburg avait fait bâtir dans
Pall-Mall.

Cette maison, qui appartient aujourd'hui au gouvernement, lequel, dit-on, va la
faire rebâtir, présentait alors, à l'intérieur, ce luxe d'ornementation qu'aimaient tant à
déployer les mouleurs en stuc du xvme siècle. Or, c'est dans un des salons autrefois
occupés par Gainsborough, et dans de riches encadrements semi-circulaires d'environ
six pieds de diamètre que, dernièrement, l'œil d'un fin connaisseur a cru entre-
voir à travers la poussière de trois quarts de siècle, les traits hardis et sûrs du peintre
qui avait partagé avec Wilson l'honneur de fonder une école anglaise de paysage.

Faire la découverte, et en vouloir conserver le bénéfice, ce fut tout un. Mais la
réussite ne marche pas toujours du môme pas que le désir. En dépit des soins les plus mi-
nutieux, des précautions les plus délicates, et bien que ces cadres spéciaux eussent été
préparés pour recevoir la toile au fur et à mesure qu'elle était détachée de la muraille,
on n'a pu sauver que trois sujets sur quatre. Mais, maintenant qu'ils sont nettoyés et
vernis, ces trois sujets valent certes la peine qu'on s'est donnée pour les sauver.

Non qu'on les puisse ranger parmi les chefs-d'œuvre de Gainsborough; et môme, si
on les rapprochait des tableaux de ce maître qui sont à l'Académie, à Marlborough-House,
ou chez le marquis de Westminster, ils risqueraient, j'en ai peur, de passer pour d'im-
parfaites ébauches. Mais il y a là un intérêt d'amateur, un attrait do curiosité artis-
tique. Et puis ces ébauches ne sont pas sans porter d'une manière frappante, après tout,
le cachet de la manière de Gainsborough. Comme elles sont collées aux parois de la
 
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