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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 4
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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0251

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MOUVEMENT DES ARTS ET DE LA CURIOSITE

VENTES DE CURIOSITÉS, MÉDAILLES, ÉMAUX, ETC.

Le 2! février, l'hôtel Drouot nous a donné un petit concert, d'autant plus charmant
qu'il était inattendu. On allait vendre un quatuor de musique des grands maîtres
italiens: Un violon de Stradivarius, portant l'étiquette de 4702, grand patron, et d'un
vernis original ;

Une basse de Joseph Guarnerius, grand patron, portant la date de 1709;
Un violon de Santo-Serafino de Venise ;

Et un alto ayant appartenu à Pasdeloup père, qui s'en servait pour exécuter ses
solos au Théâtre de l'Opéra-Comique.

A deux heures et demie, M. Léon Reynier, qui se trouvait parmi les amateurs attirés
par l'affiche, a fendu la foule et saisi le Stradivarius. Et, pendant une demi-heure, il a
fait vibrer, sous son archet fougueux et délicat, ces murs qui ne répètent guère que
l'appel enroué de l'aboyeur, le bruit sec du marteau qui adjuge ou le piétinement de
la foule et ses murmures.

Les renseignements historiques sur Stradivarius et les grands luthiers italiens, sont
fort rares. M. Anders, de la Bibliothèque Impériale, une encyclopédie musicale qui
se laisse feuilleter avec une complaisance inépuisable, a bien voulu nous indiquer une
brochure publiée, en 4 856, sur ces maîtres, par M. Fétis ; et M. Vuillaume, le savant
luthier, qui a édité la brochure, mais qui ne la vend pas, nous l'a obligeamment offerte
pour la dépouiller au profit des lecteurs de la Gazette des Beaux-Arts.

Antoine Stradivari, né à Crémone, en 1644, descendait d'une très-ancienne famille
décurionale et sénatoriale de cette ville. Il fut élève de Nicolas Amati, le plus célèbre
de la dynastie trop tôt éteinte des Amati. Le prince Yousoupoff, dans sa brochure de
la Luthomonographie, publiée à Francfort en 4 856, et surtout M. Vuillaume, admira-
teur intelligent et passionné de Stradivarius, signalent quatre manières distinctes dans
sa fabrication.

De 4 670 à 4 690, il produit peu : ses instruments diffèrent peu de ceux de son maître ;
il semble alors plus occupé d'essais et de méditations sur son art que de travaux de
commerce.

4 690 est une époque de transition plus marquée. Les produits ont pris un autre
aspect : on les désigne aujourd'hui sous le nom de Stradivarius amatisés. Cependant,
son modèle a plus d'ampleur, son vernis est plus coloré.

Do 4 700 à 4725, les instruments qui sortent de ses mains sont autant d'oeuvres par-
faites. Il dessine les contours de son modèle avec un goût, une pureté qui, depuis un
 
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