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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0369

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MOUVEMENT DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ

VENTE DE MÉDAILLES ET DE JETONS

Mercredi dernier, 9 mars, M. Charvet dirigeait, à l'hôtel Drouot, une vente de mé-
dailles et de jetons. Comme c'est la première fois que l'on voit une vente composée à
peu près exclusivement de jetons, nous allons résumer brièvement, à l'usage de ceux
de nos lecteurs qui ne sont pas encore numismates, un livre curieux que M. J. de Fon-
tenay, le savant amateur d'Autun, publia en 1854, sous ce titre: Manuel de l'amateur
de jetons.

On sait que Plutarque, entre un sonnet à Laurc et une adulation aux puissances du
jour, s'occupait à recueillir les médailles et les fragments antiques que l'on découvrait
alors en abondance. Cet intelligent exemple fut imité, et moins de deux siècles après, le
premier président de Lamoignon « s'étonnait qu'on trouvât des gens d'assez méchant
goût pour ne pas estimer la science des médailles autant qu'elle le mérite. »

Nous aurons occasion, sans doute, de revenir sur les divisions que les numismates
ont introduites dans cette inépuisable matière. Les médailles grecques, par la largeur de
la conception et la beauté du travail, forment assurément le groupe lopins intéressant,
et tout amateur vraiment épris de l'art doit en avoir quelques échantillons. Les mé-
dailles romaines, comme on le remarque du reste dans toutes les époques de déca-
dence, brillent surtout par le soin et la vérité avec lesquels elles reproduisent le type
humain particularise, le portrait. Cependant, dans quelques médailles, dites consulaires,
c'est-à-dire affectées à certaines familles illustres, on voit encore briller des reflets du
grand art grec.

Les médailles gauloises ou celtiques et celles du lias-Empire n'offrent guère qu'un
intérêt historique. Mais la Renaissance, en allant puiser à la source intarissable du beau
antique, le modifia par son sentiment décoratif, et les Pisans, outre les contrefaçons
d'antiques, plus belles parfois que les originaux, nous ont laissé des types magnifiques
de l'art monétaire de cotte époque.

Sous Henri II, Étienne Delaulne, dessina et grava pour la Monnaie de Paris, dont il
partageaitle privilège avec Aubin Olivier, des jetons allégoriques que nous connaissons,
au moins pour quelques-uns, par ses précieuses petites gravures, et, au xvii1' siècle,
les Varin et les Dupré frappèrent de magnifiques médailles de haut relief.

Louis XIV enfin, pour éterniser par le bronze les faits éclatants et bien souvent
puérils, hélas! de sou règne, créa une Académie, chargée de travailler aux inscriptions
 
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