Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (1.1859)

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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au catalogue de Londres, qui n'a pas moins de six cents pages in-folio!

11 faut des millions pour réaliser la conquête du musée Gampana qui,
de droit, appartient à une grande nation. La France a beaucoup d'argent
et elle possède le Louvre : pourquoi se laisserait-elle disputer par l'Angle-
terre un trésor que seule elle peut convenablement loger? Le sort des
frises du Parthénon dans les froides salles de British-Museum est assez
navrant pour que notre gouvernement, au prix même de grands sacri-
fices, arrache tant cle trésors à l'avenir d'ombre et de fumée qui les me-
nace. Épargnons aux dieux, aux héros de Rome et de la Grèce, la douleur
de se voir transformés en chauffeurs de locomotives. Seuls, Robert
Peel et Wellington peuvent se plaire dans cette brume et respirer cette
poussière noire. La Providence a ouvert le Louvre aux chefs-d'œuvre
réunis de l'antiquité et des temps modernes, et nous pouvons dire que le
marquis de Campana, qui a tant travaillé et tant souffert pour rendre à
l'art ses vrais titres, s'il avait à se prononcer sur le sort de ses collections,
leur indiquerait sans aucun doute le chemin de la France.

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