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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Les mandarins à Paris
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS. <)1

L'architecture est de tous les arts celai qui procède le plus par
(( transition, et cela est tout simple ; mais quand il a corrompu les types,
« e1 qu'il les a laissés perdre, il faut qu'il retourne en arrière, qu'il re-
(( vienne à sa source. Cela est fâcheux, personne de nous ne le conteste;
(i mais il n'y a pas d'autre moyen de sortir du désordre, résultat de l'ou-
« bli de toutes les traditions. Nous nous contentons des essais que nos
« prédécesseurs ont tentés depuis bientôt cent ans ; trop modestes pour
« croire que nous serions plus habiles ou plus heureux , nous regardons
<( comme plus sensé de revenir franchement à un art qui nous paraît être
(( le seul encore applicable à nos usages, le seul conforme à nos mœurs.
(( Ce n'est pas dire que nous voulions immobiliser l'art de l'architecture
« en France, ce serait folie que d'y songer. Non, Messieurs, ne nous prêtez
(( pas des idées extravagantes, pour vous donner le plaisir de les réfuter
« victorieusement. Nous demandons que notre architecture du xine siècle
« soit d'abord étudiée par nos artistes, mais étudiée comme on doit étu-
« dier sa langue, c'est-à-dire de façon à en connaître, non-seulement les
(( mots, mais la grammaire et l'esprit. Nous demandons que l'enseigne-
« ment officiel entre dans cette voie ; que l'étude de l'antiquité ne dc-
« vienne que ce qu'elle aurait toujours dû être, V archéologie, et l'étude
(( de l'architecture française au xiii0 siècle, l'art. Nous ne posons pas des
« bornes pour cela (nul pouvoir humain ne le pourrait); mais, partant
<( d'un art dont les principes sont simples et applicables dans notre pays,
« dont la forme est belle et rationnelle à la fois, nos architectes auront
a assez de talent pour apporter à cet art les modifications nécessitées
« par des besoins récents, par des coutumes nouvelles. Le principe une fois
« enseigné, mais sans restrictions, laissez faire à chacun; dans notre pays,
« au milieu de l'activité et de l'industrie moderne, cet art national ne tar-
« dera pas à progresser. Vous commencerez par avoir des copies; cela est
« inévitable, cela est nécessaire même pour connaître toutes les res-
« sources de l'architecture gothique. Nous dirons plus, vous aurez proba-
f< blement de mauvaises copies (nous ne sommes pas à cela près d'un
« méchant monument de plus ou de moins) ; mais le principe étant bon,
« l'art type inépuisable d'enseignements, les artistes en auront bientôt
« saisi le sens; leurs copies deviendront alors intelligentes, raisonnées,
« et enfin l'architecture nationale, tout en conservant son unité, sa racine
« toute française, pourra se perfectionner aussi bien que la langue l'a
" déjà fait'. » 11 n'y a pas ici d'équivoque. L'architecture gothique fran-

1- Du style gothique au xix° siècle, pub. dans les Annales archéologiques de 1846.
Juin.
 
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