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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 3
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Darcel, Alfred: Arts industriels de l'antiquité et du Moyen Âge, [2]: les mosaïques
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0164

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GAZETTE DES BEAUX -ARTS. 161

viennent s'abreuver douze brebis qui sont l'image des douze apôtres 1.

Parfois, comme à Santa-Maria-in-Trastevere (xiP1 siècle) et à Sainte-
Marie-Majeure (xme siècle), c'est le triomphe du Christ et de la Vierge qui
est représenté ; mais toujours les personnages demeurent clans cette sereine
immobilité qui convient à la gravité du sanctuaire et à la sévérité de
l'architecture.

La mosaïque cependant ne s'est pas toujours appliquée à décorer les
édifices, et parfois nous la trouvons sur des objets mobiliers et por-
tatifs. Nous avons en France, à Saint-Denis, une effigie tumulaire que l'on
croit être celle de Frédégonde, mais qui, en tout cas, est une œuvre
du xne siècle, d'après le costume. Les traits de la figure étaient gravés
sur une plaque de marbre ou de métal, aujourd'hui enlevée, et le cos-
tume est exprimé par des morceaux assez irréguliers de pierres dures,
serpentin et porphyre, noyés dans un mortier compris entre des bandes
de cuivre, qui dessinent les plis et les contours .

La collection d'objets du moyen âge du Musée du Louvre renferme
une grande plaque mosaïque encastrée dans une planche de cèdre, et
représentant la Transfiguration. Cette mosaïque, très-fine, évidemment
de travail grec et par le style et par l'iconographie, est attribuée au
xme siècle.

Enfin, nous publions comme spécimen de la perfection et delà finesse
que peut atteindre la mosaïque, l'Annonciation qui accompagne cet
article. Cette merveilleuse mosaïque, des dimensions exactes de la gra-
vure, a été rapportée d'Italie par M. Ch. Delange, marchand d'antiquités
sur le quai Voltaire, mais elle est de travail grec, et doit avoir été faite au
xme siècle. Les petits prismes dont elle est formée, assemblés sur un lit
de cire qui les fixe, sont de même nature que ceux de la mosaïque du
Louvre, mais de dimensions telles, et assemblés avec une si grande

\. Voir pour tout ce symbolisme et pour la succession des formes hiératiques don-
nées aux représentations de la Divinité, l'excellente Iconographie chrétienne que
Didron a écrite sous ce titre un peu bizarre. « Histoire de Dieu », dans la « Collection
des documents inédits sur l'histoire de France. » Imprimerie impériale. Paris,
1843.

M. Grimouard de Saint-Laurent, dans un Mémoire trop diffus, intitulé : Le
Christ triomphant, a traité la question de symbolisme qui nous occupe, en se ser-
\;iiit des auteurs italiens des xvne et xvme siècles, et de leurs détestables gravures.
Paris, 1858.

2. VArchitecture du ve au xvie siècle, de J. Gailhabaud, publie une planche
fort exacte et fort bien exécutée de ce monument. (Gide et Baudry, Paris, 4 858.) Il en
existe aussi une gravure sur bois dans « la Monographie de Saint-Denis » du baron de
Guilhermy. V. Didron. Paris, 1848.
 
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